Comme aujourd'hui, il y a sept ans, jour pour jour, fut déclenché le fameux mouvement du 20 février. Cette fronde de jeunes, visiblement excitée par un entourage en pleine mutinerie, eut, sans doute, le mérite d'enclencher, par la suite, la révision constitutionnelle et la mise en avant de nouvelles générations de réformes. Une pensée donc pour cette date gravée dans les mémoires, au fil des ans, est à méditer à chaque fois que les choses ne vont pas bien. Le cas de ces temps-ci est, certainement, un exemple ! Faudrait-il une révolte similaire, mais encore plus virulente pour tout refaire, puisque rien ne va dans ce pays abattu par la trahison, la dépravation et le monopole? En si peu de temps, l'esprit du 20 février qui, à la différence du printemps démocratique en rupture totale avec les autocrates des régimes en place, réclamait la justice sociale et le partage des richesses, essuyait des revers en permanence. L'accaparement des ressources et des pouvoirs fait rage, le progrès économique et social tire la langue, la vie politique se fait lyncher au grand jour, le traitement musclé rudoie les manifestants et les renvoie en taule, la misère et l'exclusion battent leur plein, l'extrémisme et l'obscurantisme s'incrustent à grands pas dans une société majoritairement analphabète, dénuée et désœuvrée, l'image de marque du pays se ternit à mesure que les libertés sont bafouées…Tous les ingrédients d'un large soulèvement massif sont alors réunis pour rééditer un 20 février plus féroce et dévastateur! Le spectre de cet événement déchaîné est toujours présent dans les esprits et se nourrit continuellement par ces déficits effarants. La stabilité séculaire qui a toujours fait la force et l'exception de la nation est menacée sans cesse. Où veut-on en venir avec ces agressions qui hypothèquent la sécurité et la prospérité du peuple dont la voix est en hibernation ? Plus que jamais, les leçons du 20 février sont à revoir pour éviter toute dérive préjudiciable. On ne peut demeurer indéfiniment sourd au péril qui prépare, sans s'en rendre compte, de vilaines surprises. Il est donc dans l'intérêt de tous, même ceux qui, armés jusqu'aux dents, se croient à l'abri des tempêtes des rébellions, préserver cette stabilité en comblant les attentes du peuple vidé de ses droits et de ses conditions de vie les plus rudimentaires. Un autre 20 février est toujours aux aguets et finirait par tout foutre en l'air, car la pression occasionne l'explosion. Cette fois-ci, ni le discours ni la constitution encore moins la réforme usurpée ne pourront arrêter le pire!