Conférence des femmes d'affaires arabes et africaines Initiée sous le thème «Atteindre les objectifs de développement durable en soutenant les femmes entrepreneurs», la deuxième édition de la Conférence des femmes d'affaires arabes et africaines a pris fin jeudi 14 février. La rencontre a été organisée par l'Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), en partenariat avec l'Union Arabe pour le Développement des Exportations Industrielles (AUIED) au Palais des congrès à Marrakech. Elle a connu la participation de ministres, des délégations officielles de haut niveau et de plus d'une trentaine d'experts de différents pays africains et du Moyen-Orient. A cela s'ajoutent plus de 200 personnes de haut niveau, d'hommes et femmes d'affaires, d'investisseurs et de représentants d'institutions financières internationales, de gouvernements, d'universités et d'ONG qui ont pris part à cet événement. Au cœur des débats élaborés lors de cette deuxième édition qui s'est tenue à Marrakech du 13 au 14 février, plusieurs intervenants ont pointé du doigt les contraintes économiques, sociales et culturelles auxquelles sont confrontées les femmes au niveau de l'entreprenariat. Ainsi, à l'issue de cette conférence, Arthur Coulibaly, conseiller en charge de l'industrie et des investissements privés auprès du premier ministre de la Côte d'Ivoire, a noté que «les femmes sont confrontées à des contraintes socioculturelles qui freinent leur expansion». Selon lui, les femmes s'orientent pour des raisons sociales vers des secteurs traditionnellement féminins et évitent de s'insérer dans des domaines destinés traditionnellement aux hommes. La sous-représentativité des femmes dans les instances professionnelles est aussi un facteur qui explique leur retard par rapport à la gent masculine. «Les femmes disposent de réseaux d'entrepreneurs plus restreints et moins diversifiés que les hommes et disposent de très peu de réseaux et de clubs pour partager leurs expériences et échanger les informations qui pourraient les aider à faire prospérer leurs affaires», explique Carole Kariuki, présidente de l'Alliance kényane du secteur privé (KEPSA). Les intervenants estiment par ailleurs que les femmes entrepreneures sont pénalisées par le manque de monitoring et d'accompagnement. D'ailleurs, «si l'accompagnement à la création existe bel et bien, il est davantage crucial au niveau du développement de l'entreprise après ses premières années. Les entreprises des femmes entrepreneures semblent avoir une moindre croissance, souvent par défaut de moyens financiers ou en raison des caractéristiques des secteurs dans lesquels elles sont surreprésentées. Il y a donc là un véritable potentiel de croissance à exploiter», fait savoir Mohammed Ali Mohammed Kamali de l'Union arabe pour le développement des exportations industrielles. A la fin de cet événement, une déclaration finale a été publiée, comprenant les principales recommandations issues des discussions. Les participants ont en effet lancé un appel aux opérateurs privés, aux acteurs de la société civile et du monde universitaire, aux représentants des gouvernements et des organisations internationales, afin de susciter un engagement concret au niveau des systèmes d'éducation de base en incluant des programmes d'entrepreneuriat afin de créer et promouvoir une élite économique féminine. Un engagement qui concerne également la parité hommes-femmes doit être un élément clé dans les politiques publiques des pays arabes et africains. L'objectif est en effet de promouvoir une meilleure inclusion des femmes dans les chaînes internationales de valeur ajoutée. La diversification des initiatives de partenariat public-privé, les programmes autonomisant les femmes entrepreneures et la promotion de l'entrepreneuriat social afin d'offrir des solutions innovantes aux défis sociaux figurent aussi parmi les recommandations de ce conclave.