Le régime algérien est vraisemblablement au bord de l'essoufflement. C'est un fait politique clairement attesté aujourd'hui par plusieurs indicateurs. Il y a tout d'abord l'effritement des thèses qu'avaient nourries les décideurs d'Alger pour manipuler l'opinion publique algérienne et lui faire croire que la stabilité de leur pays serait menacée du côté de l'Ouest. C'est dans ce sens qu'ils avaient créé le conflit autour du Sahara marocain, tout en alimentant, en finançant et en armant les séparatistes. Ce fichier a été longtemps mis à profit par les galonnés d'Alger, qui l'ont renforcé par la fermeture des frontières avec le Maroc. Mais, depuis quelques temps, l'opinion publique algérienne montait au créneau, mettant à nu les manœuvres de leurs décideurs sur cet axe. Retour de manivelle. Il y a ensuite cette dégringolade de la diplomatie algérienne sur le continent africain. En fait, le pouvoir algérien avait toujours exploité les instances africaines, notamment l'organisation de l'unité africaine (OUA) et plus tard l'Union africaine (UA), pour nuire au Maroc et remettre en cause son intégrité territoriale. Toutefois, sur le terrain, la légitimité de la cause marocaine a fini par s'imposer et prendre le dessus, infligeant de cuisants revers aux ennemis de l'intégrité territoriale du royaume. En effet, lors de son 32ème sommet, l'Union africaine s'est officiellement dessaisie du dossier du Sahara, laissant les coudées franches à l'ONU qui supervise le processus politique devant aboutir à une solution politique afin de mettre un terme à ce conflit artificiel qui n'a que trop duré. Ainsi, les lourds «investissements» du régime algérien sur ce terrain en vue de nuire au Maroc sont partis en fumée. Sur l'autre rive, les décideurs algériens avaient misé sur des mouvements, financé des lobbys et comptaient mettre à profit des conjonctures politiques afin de nuire au Maroc. C'est ainsi qu'ils avaient manœuvré au niveau du vieux continent et au sein de toutes les institutions européennes en vue de remettre en cause la légitimité historique d'une cause. Sur ce registre, toutes les manœuvres orchestrées n'ont servi en fin de compte à rien. Le même trébuchement politique et médiatique d'Alger a été également au rendez-vous au conseil de sécurité de l'ONU. En effet, la voix de la raison a étouffé celle de la manœuvre, renvoyant un signal fort à l'opinion publique algérienne et dans les camps de Tindouf. C'est à ce moment que des médias algériens ont écrit que «le pouvoir algérien préfère armer les séparatistes du polisario que de nourrir sa population». En fait, la pauvreté ronge le pays, le chômage prend des proportions alarmantes, les jeunes plongent dans la précarité et l'exclusion, le malaise social traverse toutes les franges sociales du pays, la situation de mécontentement est chronique. Et pourtant cela n'a pas interpellé les décideurs du pays. Ils persistent encore et signent. Le comble est qu'ils ont poussé le bouchon plus loin en manipulant l'opinion publique avec la maladie de leur président, Abdelaziz Bouteflika. Au fait, ils ont pris en otage un homme invalide, exploitant son état de santé dans des mises en scènes qui laissent à désirer. Le président est depuis longtemps invisible. Et aujourd'hui, ils annoncent que l'homme se présenterait pour un nouveau mandat. «Mandat de la honte», a répliqué le peuple algérien par ses différentes voix. D'autres manœuvres liées aux enlèvements et disparitions forcées d'opposants ont été mises à nu. C'est notamment le cas d'Ahmed Khalil, ancien conseiller de l'ex-chef des séparatistes qui a donné «signe de vie» après une dizaine d'années de disparition. C'était en effet face à la pression de sa tribu et aux manifestations qui se déroulent depuis plusieurs jours à Rabouni et devant le siège du HCR que qu'Alger a fini par céder et donner des explications sur le sort d'Ahmed Khalil, ancien conseiller de Mohamed Abdelaziz. Bref, le pouvoir s'affole et n'a plus de cartes à jouer pour tenir en haleine l'opinion publique et la manipuler.