Depuis des années, une construction en gros œuvres s'érigeait sur la double voie d'Agadir/Tiznit, à l'entrée de la route menant à Biougra, chef-lieu de la province de Chtouka Ait Baha, tel un hameau frappé par l'usure du temps. Au fil des ans, ses murs s'effilochent à petit feu et offrent aux passants une image désolante. On l'aura rapidement deviné, tellement son état piteux émeut, apitoie et indigne. Il s'agit de la bourse des primeurs dont les travaux ont cessé, il y a plus de trois décennies, sans aucune suite. Un projet en défaillance sur lequel reposaient les espoirs de nombre d'agriculteurs par le biais duquel les leviers de l'économie auraient impulsé l'essor de la région Souss Massa. Cette réalisation foncièrement agricole, devrait constituer, en fait, une cheville ouvrière de l'expansion, d'autant plus qu'elle est située aussi bien proche du port commercial d'Agadir que l'aéroport Al Massira sur la route express vers Taroudant. En effet, depuis le premier coup de pioche en 1996, ce chantier d'envergure sombre dans l'abandon, sans que les divers responsables en charge, à tour de rôle ne prennent la peine de se ressaisir pour l'achever. Un fiasco sur toute la ligne dont les retombées néfastes continuent à susciter l'indignation ! Aucune panacée judicieuse et réaliste n'eut été adoptée en vue d'insuffler une dynamique économique idoine pour l'animation des multiples filières de la commercialisation et de l'exportation et pour l'incitation des producteurs à mettre en exergue leurs productions dans des conditions saines et en nette conformité avec les critères de modernité et de traçabilité. Le projet fut l'objet d'approches négatives de la part des intervenants successifs, pour le présenter en installation édifiante. Il est à rappeler également que la mise en place d'une bourse de primeurs allait mette fin aux calvaires des agriculteurs de la zone de Chtouka Aït Baha, en termes de commercialisation, en raison de la pénurie des marchés centraux pouvant fluidifier leurs produits. Cette mesure était le motif essentiel de réfléchir à créer une bourse de primeurs et de légumes, susceptible à soumettre la production à des bornes conformes aux exigences universelles, à l'instar à nombre de pays européens. Il est à noter aussi que ce complexe commercial fut l'œuvre des communes territoriales locales, sur une superficie globale atteignant 17 hectares. L'objectif de cette initiative était de favoriser un échange commercial avec le nord du pays, en scindant le projet en 286 lots destinés à la construction de locaux de commerce, en plus de plusieurs équipements de service, notamment des restaurants, un hôtel, une station de carburant et de dépôts frigorifiques et de stockages, ainsi que des infrastructures de base, en particulier des sanitaires, de l'éclairage public, de l'eau potable, du téléphone, de passages internes…Côme précédemment mentionné, ce projet fut l'ouvrage de six communes territoriales, en l'occurrence Biougra, Oued Safa, Sidi Bibi, Belfaa, Inchadden, Aït Amira qui abrite le projet. En dépit de l'ouverture officielle, en 2007 en direction des agriculteurs et des producteurs pour l'étalage et la commercialisation de leur offre, cette tentative n'a pas duré , puisque la bourse rencontre moult contraintes complexes, en raison du règlement de l'opération des tranches relatives à l'acquisition des lots et des constructions, ainsi que la difficulté rencontrée au niveau de la communication avec les bénéficiaires de Casablanca, de Meknes, de Fès, de Dakhla, de Laâyoune, de Guelmim… Il est constaté, par ailleurs, que l'échec de ce projet est dû, selon des observateurs, à la précipitation des acquéreurs sur cette opportunité, sans avoir aucune relation avec la profession, ce qui le condamne forcèrent à l'inertie automatique. C'est enfin, un projet qui tombe à l'eau et c'est des millards qui sont jetés par la fenêtre.