Ces derniers temps, on croit bien savoir que la Société Marocaine de l'Ingénierie Touristique (SMIT) s'apprêterait à lancer une nouvelle station balnéaire du côté de la commune rurale de Tamri, relevant de la préfecture d'Agadir Ida Outanane. D'aucuns seraient, sans doute, en droit de se demander, encore une fois, sur la exactitude de ce projet d'envergure. D'autant plus qu'on retient toujours fraîches les réminiscences amères de celle du projet de Taghazoute dont le chantier est en cours, après plus de deux décennies de mésaventures. En effet, la problématique de la station balnéaire de Taghazout confiée, à maintes reprises, à des aménageurs-développeurs qui se sont payés la tête des décideurs locaux et centraux, avant de se barrer sans honorer leurs engagements. Les insuccès successifs du projet font renaître cette doute légitime, toutes les fois que l'on décide à récidiver. Aujourd'hui, on conviendra que la station Taghazout demeure une note de dérision dans le processus de décollage touristique, en raison de sa transformation en projet quasiment immobilier, alors qu'il s'inscrit dans le cadre du plan azur, destiné à la valorisation des côtes et la promotion touristique. C'est un incontestablement un problème de gouvernance qui a émaillé la politique du secteur, depuis déjà des lustres. Car, si on s'appuie sur un piédestal économique fondamental tel que le tourisme, il semble que l'Etat s'en dérobe entièrement, tout en continuant à convaincre les investisseurs aussi bien nationaux qu'étrangers à rallier ces projets de haute facture. Dans ce cas, les cahiers de charge devraient, en fait, être méticuleusement décortiqués de manière à asseoir potentiellement le rôle de l'Etat, en tant que veilleur de l'intérêt suprême de la Nation. En effet, Agadir, première station du royaume ne parvient guère, au bout de plus de trois décennies, à franchir le cap des 25 000 lits commercialisables, en dépit des constructions de nouveaux complexes hôteliers. Au moment où des hôtels renforcent l'éventail capacitaire de la destination, d'autres tombent dans le délabrement déplorable, alors que des unités sont toujours en état de balbutiement au niveau de construction. On retiendra que plus de 14 000 lits sont dans un état piteux et doivent impérativement passer à la rénovation. Il convient de rappeler que le tourisme est un secteur à haute valeur ajoutée. C'est le premier bailleur de fonds au niveau des recettes en devises. Il est également le second contributeur au PIB après l'agriculture, avec 8 à 9%. C'est le deuxième employeur de la main d'œuvre et de cadres avec plus de 500.000 emplois mis en constance sur le marché. L'opérationnalisation de la Vision 2030, permettra, sans doute, la mise en fonction des projets structurants à travers le pays, surtout dans les destinations touristique de haute notoriété. Une destination comme Agadir est censée rebondir à plein régime, avec une véritable politique de relance agressive, axée sur la consolidation des structures d'accueil et des activités parallèles (hôtellerie, restauration, agences de voyage, produits artisanaux…), la mise en marche des procédés d'accompagnement, la diversification du produit proposé, la mise en place de promotion et de marketing performants, la mise en fonction de l'animation continuelle pour réduire la saisonnalité… Pour ce faire, la mutualisation et la conjugaison des efforts de tous les intervenants, institutionnels, associatifs, professionnels, est une exigence impérative, car tourisme, de par son aspect sociétal, sa dimension universelles et sa nature fébrile et velléitaire, nécessite le parrainage de toutes les parties. Une synergie concertée pour l'examen des problèmes réels qui entravent l'expansion, notamment la qualité des prestations, l'investissement adéquat, l'inclusion des opérateurs sans exclusive, l'intégration du secteur dans une dynamique globale…