L'économie nationale affiche de signes de redressement favorables. L'évolution de la conjoncture au terme du mois de novembre montre une poursuite du raffermissement dans les trois secteurs d'activité : primaire, secondaire et tertiaire indique la DPEF (Direction des Prévisions Economiques et Financières). L'inflation reste toujours maitrisée avec en parallèle un comportement vigoureux de la consommation des ménages. Le marché de l'emploi a été marqué par une baisse du taux de chômage au troisième trimestre avec une création nette de 122.000 nouveaux postes d'emploi. Toutefois, le déficit commercial s'aggrave davantage à cause de l'aggravation des importations énergétiques et des achats des biens d'équipement. Le déficit budgétaire suit la même tendance avec un déficit de 3 milliards de dirhams. Par ailleurs, le marché des matière premières affiche des hausses continues de cours des principaux produits de base à savoir le blé, le sucre, le phosphates et les produits alimentaires. Les cours produits pétroliers quant à eux se sont inscrit en baisse pendant la période considérée. Dans sa dernière notre de conjoncture, la DPEF fait état des incertitudes qui marquent le contexte international notamment dans la zone euro. Des incertitudes liées en grandes parties à l'instabilité des marchés des matières premières et au durcissement des positions commerciales. Au niveau national, mis à part le comportement favorable dans les activités primaires, secondaires et tertiaires, la note relève aussi la bonne tenue de l'effort d'investissement et de la bonne orientation des conditions de financement de l'économie nationale et des crédits bancaires. Le taux de couverture s'est raffermit profitant du renforcement de l'offre exportable notamment celle lié aux phosphates et dérivés, de l'automobile, de l'agriculture et agroalimentaire. Ce raffermissement n'a pas pour autant permit l'atténuation du déficit commercial ni du déficit budgétaire qui s'est établit à 26 milliards à fin octobre dernier. De même la période considérée a été marqué par la forte croissance des dépenses globales. Pour ce qui est des conditions de financement de l'économie, celles-ci continuent de profiter de l'orientation relativement favorable des crédits bancaires, notamment ceux alloués à l'immobilier et à l'équipement, au moment où l'activité sur le marché boursier demeure déprimée souligne la note de conjoncture. Tendances sectorielles Secteur primaire : bon démarrage de la campagne agricole 2018/2019 et atténuation du repli du secteur de la pêche (-5,1% à fin septembre). Secteur secondaire : bonne tenue des secteurs industriel (+3% à fin juin), extractif (+6% à fin septembre) et de l'énergie électrique (+7,5% à fin septembre) contre une baisse de la consommation de ciment (-2,7% à fin septembre). Secteur tertiaire : comportement favorable des secteurs touristique (arrivées : +8% à fin septembre), de transport (Passagers aériens : +10,2%) et des télécommunications (parc mobile : +4,7% à fin juin). Echanges extérieurs Aggravation continue du déficit commercial : +7,8% à fin octobre. Les exportations des secteurs de l'OCP, de l'automobile et de l'agriculture et agro-alimentaire expliquent près de 64% de la dynamique des exportations nationales de biens. Amélioration du taux de couverture de 0,5 point à 57,5%. Reprise des flux des IDE (+41,5% après -3,2% à fin septembre 2018). Les Réserves Internationales Nettes : permettent de couvrir 5 mois d'importations de B&S. Déficit budgétaire : aggravation de 3 milliards de dirhams par rapport à fin septembre 2017, dans un contexte marqué par une augmentation modérée des recettes ordinaires (+1,1%) contre une progression de 2,6% des dépenses globales. Accroissement des crédits bancaires de +2,5% à fin septembre (équipement : +4,1% ; consommation : +5,6% ; immobilier : +3%). Persistance de la baisse des indices boursiers MASI & MADEX à fin septembre 2018 : -11,9% et -12,1% respectivement par rapport à fin décembre 2017. Marché des matières premières L'indice des prix des produits énergétiques, calculé par la Banque mondiale, a augmenté de 1,3% en octobre après un rebond de 5,8% en septembre. De même, l'indice des prix des produits non énergétiques a enregistré une hausse de 1,2% en octobre après une baisse de 2% en septembre. La hausse concerne les prix des produits alimentaires (+0,5% en octobre), des métaux de base (+1,8%), des métaux précieux (+1,6%) et des fertilisants (+1,7%). Les cours de pétrole (Brent) ont atteint 80 dollars le baril en moyenne en octobre, leur plus haut niveau depuis quatre ans, suite à des inquiétudes sur l'offre de l'Iran, le troisième producteur de l'OPEP. Toutefois, les prix du Brent ont enregistré une forte chute récemment, reculant à 64 dollars le 13 novembre, leur plus bas niveau depuis mars, suite à une faiblesse de la demande et une hausse rapide de l'offre. Les niveaux record de production de l'Arabie saoudite, de la Russie et des Etats-Unis compensent largement le repli de l'offre de l'Iran et du Venezuela. Les prix du gaz butane ont reculé à 432 dollars la tonne le 13 novembre, leur plus bas niveau depuis 16 mois, après avoir atteint un pic de 700 dollars début octobre. Les prix du phosphate brut ont atteint 91 dollars la tonne en octobre, marquant une hausse de 4% sur un mois et de 14% depuis début 2018. Les cours des engrais phosphatés DAP se sont établis à 421 dollars la tonne en octobre, quasistables par rapport au mois précédent (-0,2%) mais en hausse de 18% depuis début 2018. Les perspectives s'avèrent globalement favorables. Les cours du blé tendre (SRW) se sont établis à 209 dollars la tonne en octobre, en hausse de 3,5% sur un mois et de 21% depuis début 2018. Cette reprise est liée à des incertitudes persistantes sur les perspectives de récolte chez certains producteurs (Australie, Canada, Etats-Unis). Les cours mondiaux du sucre brut (ISA) ont augmenté de 17% en octobre après un rebond de 2,5% en septembre pour s'établir à 293 dollars la tonne, ramenant leur baisse à 8% depuis début 2018