Le 1er Octobre 2017, les indépendantistes catalans, sous l'impulsion de Carles Puigdemont étaient parvenus, malgré l'interdiction de Madrid, à organiser un référendum d'auto-détermination. Au terme de ce scrutin, 90% des 2,3 millions de votants sur les 5,5 millions d'électeurs inscrits avaient dit «oui» à une république catalane indépendante. Mais cette «république» sera étouffée dans l'œuf quand le 27 Octobre 2017 – moins d'une heure après la proclamation à Barcelone de la République catalane par 70 des 135 députés régionaux – Mariano Rajoy va destituer le gouvernement catalan, dissoudre le Parlement régional ; une réponse «ferme et expéditive» que d'aucuns avaient vu comme étant digne du franquisme dès lors qu'elle n'avait jamais été utilisée depuis la mort du Caudillo et le retour de la démocratie en Espagne. Le Chef du Gouvernement espagnol avait aussi donné ses instructions pour la fermeture immédiate de sept «ambassades» catalanes à l'étranger; en somme des bureaux à Paris, Londres et Berlin qui, ces dernières années, avaient plaidé en faveur d'un référendum d'autodétermination en Catalogne; tout comme il avait destitué les délégués du gouvernement catalan à Madrid et à Bruxelles. Carles Puigdemont et ses compagnons sécessionnistes n'avaient plus aucune autre issue que celle de fuir le pays ; ce qu'ils firent immédiatement alors que la justice espagnole avait émis des mandats d'arrêt à leur encontre. Aussi, ce 1er Octobre 2018, les indépendantistes catalans ont voulu célébrer, à leur manière, le premier anniversaire du référendum d'autodétermination de la Catalogne. Plusieurs centaines de membres des Comités de Défense de la République (CDR) cagoulés ont investis les voies de chemin de fer à la gare de Gérone, à 100 kilomètres de Barcelone, interrompant la circulation du TGV reliant Figueras à la capitale catalane. D'autres ont renversé les barrières protégeant l'entrée du parlement régional alors que des policiers régionaux, dépendant du gouvernement indépendantiste catalan, on répliqué en chargeant. Des militants cagoulés leur ont alors lancé des pierres et renversé des poubelles pour se barricader. Ces actions démontrent l'existence de sérieuses divergences au sein des militants séparatistes. Ainsi, les plus radicaux, ceux qui se font appeler «Comités de Défense de la République» (CDR) reprochent au gouvernement régional de Quim Torra son incapacité à braver l'autorité de l'Etat espagnol. Leurs affrontements avec la police régionale se sont soldé par plus d'une trentaine de blessés. Et si ce lundi, les actions menées par les CDR pour commémorer le premier anniversaire du référendum d'autodétermination de la Catalogne ont été vivement saluées par Quim Torra, Isabel Celaa, la porte-parole du gouvernement de Pedro Sanchez a estimé qu'«il n'y a rien à célébrer» et que le «1er Octobre 2017 est un jour de triste mémoire» car le référendum était «un acte illégal» n'ayant eu aucune conséquence juridique. Elle a saisi, par ailleurs, cette occasion pour demander à Quim Torra «de cesser la rhétorique» et d'enterrer la hache de guerre puisque le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez «a repris le dialogue avec les autorités catalanes». Mais jusqu'où ira ce dialogue et quelles en seront les conséquences sur l'avenir de la Catalogne ? Attendons pour voir…