«Dieu est beau et aime la beauté !». On s'habitue souvent à faire usage de cette litote liturgique à chaque fois que l'on a envie de se libérer des contraintes blasphématoires. Des années durant, la société marocaine, très attachée à ses cultes modérés et ses traditions conservatrices, menait une vie paisible, sans se sentir acculée ni outrée par des intrusions démystificatrices. On gérait la croyance cultuelle en parfaite conciliation avec la vie civique, sans incident ni tendance conflictuelle. On se croisait dans les lieux publics, hommes et femmes, sans le moindre préjugés. Chacun sa parure vestimentaire et son registre convenu, sans aucune malveillance, de part et d'autre…Jusqu'au moment où, il n'y pas longtemps, des courants « islamistes » étrangers viennent perturber cette cohabitation séculaire. La nouvelle vague «islamisante» exerçait des pressions horrifiantes sur le petit peuple et injectait ses venins dans les esprits. D'autres habitudes bizarroïdes s'installent dans les quartiers sordides. On s'habille en tuniques écourtées et chausse des sandales crasseuses. Les femmes s'enveloppent en noir, tel des corbeaux croassants, rôdant derrière leur conjoint en stature altière. La frayeur de la torture divine en tombe s'empare de la foule ! Cette tornade troublante qui surgit de l'orient, à grandes enjambées, se met alors à aiguiser les convoitises de nos islamistes «modérés» dont la tentation de se convertir en détenteurs de l'emprise politique voit le jour, au début du présent siècle. Soutenus par le pouvoir qui leur fait appel pour contenir les assauts du mouvement national d'une part, mais également par le typhon islamiste qui dévaste toutes les contrées environnantes, d'autre part, les islamistes marocains cèdent à cette aubaine et rallient l'exercice politique, laissant derrière eux, momentanément, leur conflit antérieur avec la monarchie sur le modèle de la «khilafat». Seulement, des pratiques actuelles dont font montre certains des leurs apôtres, dévoilent toutes les hypocrisies qu'ils ne cessent de prétendre au sein des masses. Les cas dénonçants fusent de toutes parts, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, plaçant leurs auteurs dans des situations embarrassantes. En fait, c'est toute une Nation qui se fait désabuser par ces attitudes mensongères dont l'Islam de la foi est innocent, de fond en comble. On s'en rend compte, petit à petit, sur l'autel de la confession, face à tous ces traquenards qui transforment la société marocaine, pacifiste et tolérante, de fils en père, en cellules dormantes. Certes, il aura fallu du temps pour une cure de sang de la cyanure morbide qui coule dans les veines du corps des citoyens qui avaient l'habitude de vivre autrement. Mais, avec le degré de conscience qui monte au créneau, on aura certainement mis fin à toutes ces sacrilèges religieux!