REMUE-MENINGES Etonnant Dr Khatib ! A son âge, le voici qui rebondit une fois de plus et occupe le proscenium du paysage politique national. Non pas en tant que président du principal mouvement d'opposition au gouvernement Jettou (PJD), non pas en tant que pourfendeur de la politique mise en place mais plutôt en tant que “défenseur” de son droit à l'existence !Au crépuscule de sa carrière politique on pouvait dire que le Dr Khatib, après une longue “traversée du désert”, entamée après la rupture avec Aherdane (c'est vieux tout cela, et ça fait terriblement anachronique !), avait réussi (sur ordre on s'en doute bien) à donner place dans son Mouvement populaire constitutionnel, formation exsangue et fantomatique à des islamistes aux dents longues qui, pour proclamer qu'ils veulent jouer le jeu politique légal, n'en exprimaient pas moins une forte culture anti-démocratique.Et c'est ainsi que sous la férule de Driss Basri, grand “ralieur” devant l'éternel, il se trouve “squatté” et son “particule” transformé en puissant parti, islamisant modéré, et démocratique plus modéré encore. Le PJD pouvait se présenter aux élections législatives du 27 septembre et y faire un score plus qu'honorable, inquiétant pour beaucoup que l'on continue de commenter encore aujourd'hui. Le PJD du Dr Khatib, troisième parti du pays, bien qu'il ne se soit pas partout présenté. C'était, paraît-il, de la simple prudence, pour ne pas trop inquiéter le pouvoir, soucieux, comme toujours, de garder la main haute sur tout et sur tous.La retentissante “sortie” d'Ahmed Raïssouni, président du Mouvement de l'Unification et de la Réforme (MUR) composante dure du PJD sur l'institution de “la Imarat Al Mouminine”, l'ordre donné d'en haut de vider “l'imbécile” (dixit Khatib lui-même), la démission programmée, semble-t-il, de Mustapha Ramid, président du groupe parlementaire du PJD, tout cela montre que l'âge aidant, Dr Khatib ne peut plus maîtriser le grand parti qu'est devenu le PJD. Devra-t-il, à son tour, se voir contraint de prendre une retraite peu glorieuse puisque survenant sur un grave échec politique ? Wait and see !Tout cela bien entendu n'empêche nullement le PJD, même meurtri, même blessé et soumis à d'insoutenables pressions – de l'Etat en premier lieu – de préparer activement les prochaines élections locales.Quel sera le comportement des autorités vis-à-vis du PJD qui, déjà, se proclame grand vainqueur de cette consultation cruciale ? Feront-elles le “nécessaire” pour lui rogner les ailes et empêcher sa grande envolée ? A cela aussi, disons wait and see !