Le 4 Mars dernier, Sergueï Skripal, un ancien espion russe et sa fille Ioulia avaient été trouvés inanimés à Salizbury, au Sud de l'Angleterre, victimes, selon les autorités anglaises, d'une tentative d'assassinat à l'aide du Novitchock, un gaz innervant de fabrication russe. Les autorités britanniques avaient immédiatement imputé cette tentative d'assassinat sur le sol anglais, à Alexander Petrov et Ruslan Boshirov, deux officiers de l'agence du renseignement militaire russe (GRU); un service secret «très discipliné», très proche du Chef de l'Etat, disposant d'une «chaîne de commandement bien établie» et placé sous la direction du ministre de la Défense. En guise de représailles, le Royaume-Uni avait alors procédé à l'expulsion de 23 diplomates russes; ce qui avait poussé Moscou à agir de même en déclarant personae non grata 23 fonctionnaires britanniques. Considérant cette affaire comme ayant été inventée de toutes pièces pour nuire à la Russie au moment où elle s'apprêtait à accueillir deux évènements de taille; à savoir les élections présidentielles et la Coupe du Monde de Football, Poutine avait déclaré que «c'est du grand n'importe quoi» puis, pour montrer sa bonne foi et celle des deux personnes incriminées, les fera interroger directement sur antenne par la chaine de télévision publique RT le jeudi 13 septembre dernier. Au cours de cet entretien télévisé, les accusés déclareront travailler «dans l'industrie du fitness» et non pas pour les services du renseignement militaire russe. Ils ajouteront même que leur présence, sur les lieux au moment des faits, ne relève que de la pure coïncidence. Ils n'étaient donc à Salizbury, diront-ils, que pour une simple visite touristique effectuée, sur les conseils d'amis, à l'effet de « découvrir cette ville fabuleuse avec sa célèbre cathédrale connue pour sa flèche de 123 m et son horloge» toujours fonctionnelle. Les deux hommes déclareront, par ailleurs : «peut-être qu'on est passé devant la maison des Skripal, peut-être pas. On ne sait même pas où elle est»; des propos qu'un porte-parole de la Première ministre britannique a jugé comme étant «profondément offensant pour les victimes de cette attaque et leurs proches (et) une insulte à l'intelligence du public». Mais, Londres, qui ne s'est pas contenté de cet habillage a continué ses investigations tant et si bien qu'elle a pu affirmer, ce mercredi 26 septembre, que, selon des informations rapportés par le site d'investigations «Bellingcat», l'un des deux accusés dans la tentative d'empoisonnement de Serguei Skripal et sa fille – celui qui était entré sur le sol britannique à l'aide d'un passeport au nom de Ruslan Boshirov – est, en fait, un colonel des services du renseignement militaire russe répondant au nom d'Anatoli Tchepiga élevé au rang de «héros de Russie» en 2014. Or, dès le lendemain, Moscou a rejeté ces informations via la porte parole de sa diplomatie qui a déclaré, sur son compte facebook, que dès lors qu'«il n'y a aucune preuve, ils (les services britanniques) continuent leur campagne sur le front de l'information, dont le seul but est de détourner l'attention de la principale question : que s'est-il passé à Salisbury?». Il s'agit donc pour Moscou d'une affaire montée de toutes pièces par ses détracteurs afin de porter préjudice à la Russie à la veille des élections présidentielles et de l'organisation de la coupe du monde de football et ce, principalement à cause de son soutien à Bachar Al-Assad, cet «ennemi invétéré» de l'Oncle Sam et de ses suppôts… Mais quelle est donc la vérité au vu des déclarations contradictoires des uns et des autres et du fait que, jusqu'à l'heure qu'il est, chacun campe sur ses positions ? Attendons pour voir…