C'est le temps de la rentrée. Les Archives du Maroc se préparent cette année pour une rentrée culturelle d'envergure. Pour ce faire, un tas d'activités sera au menu de cette institution créée fin novembre 2007. «Nous allons mener une campagne auprès des différents ministères pour les inciter à appliquer la loi sur les archives (30 novembre 2007), ses textes d'application (novembre 2015), ainsi que les recommandations contenues dans le «Guide référentiel des archives publiques au Maroc» (2018). Ce dernier est le fruit de plus de deux ans de travail acharné et son application rigoureuse est à même corriger les nombreuses défaillances accumulées depuis l'indépendance du Maroc dans la gestion des archives publiques», nous a confié le directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baida, dans un entretien accordé au journal. En effet, les archives ont cette valeur non seulement historique, mais aussi patrimoniale. D'où l'urgence et la nécessité de cette compagne. «Cette campagne est nécessaire parce que je n'ai pas l'impression que beaucoup de décideurs comprennent que les archives n'ont pas seulement une valeur patrimoniale, mais sont aussi un outil de modernité, de démocratie, de reddition des comptes et de transparence. De même, ces personnes semblent malheureusement ignorer le sens profond des Archives du Maroc en tant qu'établissement public stratégique (2012)», a-t-il affirmé. Par ailleurs une volonté politique et organisationnelle exige pour y arriver aux objectifs souhaités. «Outre cette campagne que nous allons essayer de consolider par une circulaire du Chef du Gouvernement, puis avec des recommandations émanant de la prochaine réunion du Conseil National des Archives, nous allons continuer à traiter et à valoriser les fonds d'archives conservées aux Archives du Maroc pour les mettre à la disposition des usagers», poursuit il. La crédibilité de plus en plus grandissante de cet établissement auprès de l'opinion publique est un facteur réconfortant qui nous permet d'enrichir chaque jour nos collections par des archives privées, se réjouit Jamaâ Baida. Ainsi, la programmation des Archives du Maroc comprendra également des expositions et des actions culturelles et pédagogiques. «Comme la valorisation passe, entre autres, par des expositions, nous en préparons déjà deux : l'une dédiée à Feu Abdallah Chakroun (décédé en novembre 2017), grande figure marocaine de la Culture et de l'Information, la seconde consacrée à la présence chrétienne au Maroc à travers les siècles par le bais d'archives inédites qui ne manqueront pas de surprendre par leurs thèmes», a-t-il ajouté. Bien entendu, les actions de valorisation ont un but pédagogique qui n'est jamais de trop dans une société où l'inculture à tendance ces derniers temps à gagner du terrain, conclut il. Comme à l'accoutumée les publications ne sont pas en reste. Plusieurs publications sont également en préparation, notamment le 3ème numéro de la revue «Archives du Maroc» dont le dossier principal est dévolu, cette fois-ci, aux «Archives et droits de l'Homme».