Le Haut-commissariat semble vouloir rassurer sur la situation du marché de l'emploi. Moins d'une semaine après la publication du rapport de Bank Al-Maghrib qui révèle que seulement 86.000 postes ont été générés en 2017, ce qui reste trop peu compte tenu d'une entrée nette de 135.000 demandeurs d'emploi, le HCP annonce que les créations se chiffrent à 117.000 entre le 2e trimestre de 2017 et la même période de 2018. Le HCP précise que les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (-0,5 point) et les personnes ayant un diplôme (-0,4 point). En revanche, les hausses les plus importantes ont été enregistrées parmi les adultes âgés de 25 à 34 ans (+0,3 point) et les jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans (+0,2 points). Selon l'institution de Ahmed Lahlimi, les « services » ont créé 53.000 emplois, l' « agriculture, forêt et pêche » 24.000, l' « industrie y compris l'artisanat » 21.000 et le secteur des BTP 19.000 emplois. La bonne nouvelle est que le nombre total des chômeurs a reculé de 21.000 personnes au niveau national, s'établissant à 1.103.000 chômeurs. Ainsi, le taux de chômage est passé, au cours de cette même période, de 9,3% à 9,1% au niveau national, de 14% à 13,7% en milieu urbain et de 3,2% à 3% en milieu rural. Autre bonne nouvelle : la baisse, bien que légère, du volume d'actifs occupés en situation de sous-emploi. Entre le 2ème trimestre de 2017 et la même période de 2018, le nombre d'actifs occupés souffrant de cette situation est passé de 1.086.000 à 1.064.000 personnes au niveau national. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,9% à 9,6%. Bizarrement, les hommes en pâtissent le plus. En effet, le taux de sous-emploi des hommes (10,8%) est deux fois plus élevé que celui des femmes (5,9%). La tendance s'inverse quand il s'agit du taux d'activité. En effet, l'écart des taux d'activité entre hommes et femmes est de 47 points (respectivement 71% et 23,9%). Autrement dit, les femmes sont quasi-exclues du marché de l'emploi. Globalement, ce taux est toujours en recul. En effet, la population en âge d'activité (15 ans et plus) s'est accrue, par rapport au 2e trimestre de 2017, à un rythme plus important (+1,5%) que celui de la population active (+0,8%). Le taux d'activité a, ainsi, reculé de 47,3% à 47% (-0,3 point) entre les deux périodes. Parmi les 1.064.000 personnes en situation de sous-emploi, 877.000 (soit 82,4%) exercent un emploi rémunéré (81,3%parmi les hommes et 88,5% parmi les femmes), et 699.000 (soit 65,7%) pâtissent d'un sous-emploi lié à l'insuffisance du revenu tiré de leur travail ou à l'inadéquation entre la formation et l'emploi occupé. Hajar Benezha
Un chômage de longue durée et de première insertion Près de six chômeurs sur dix (58,8%) sont à la recherche de leur premier emploi (53% parmi les hommes et 69,7% parmi les femmes). Plus des deux-tiers des chômeurs (68,7%) attendent d'être embauchés depuis une année ou plus (64,2% parmi les hommes et 77,2% parmi les femmes). D'un autre côté, 22,5% parmi les chômeurs se sont retrouvés dans l'inactivité suite à des licenciements (18%) ou l'arrêt de l'activité de l'établissement employeur (4,5%). Par ailleurs, 7,2% des chômeurs, totalisant 80.000 personnes au deuxième trimestre de 2018, sont découragés par la recherche active d'un emploi, contre 7,1% une année auparavant. Ils sont à environ 87% citadins, 57% femmes, 53% jeunes âgés de 15 à 29 ans et 83% diplômés.