Légère baisse du taux de chômage à 10,5% au premier trimestre 2018 Le Maroc a enregistré une légère baisse du taux de chômage au premier trimestre de l'année 2018. Celui-ci est ainsi passé de 10,7 à 10,5% au niveau national. Avec une baisse de 24.000 chômeurs, résultant d'une hausse de 6.000 en milieu urbain et d'une baisse de 30.000 en milieu rural, la population active en chômage est passée, entre le premier trimestre de l'année 2017 et celui de 2018, de 1.296.000 à 1.272.000 chômeurs. C'est ce que révèle le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans sa dernière note d'information sur la situation du marché du travail. Malgré ce léger mieux, les jeunes restent une fois de plus les plus touchés par le chômage. En effet, les hausses les plus importantes ont été enregistrées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,2 point). En revanche, les baisses les plus importantes ont été relevées parmi les adultes âgés de 35 à 44 ans (-0,8 point) et les personnes n'ayant aucun diplôme (-0,3 point). Sans grande surprise, le chômage frappe davantage les jeunes diplômés. Dans son document, le HCP relève que le taux de chômage est de 4% parmi les personnes n'ayant aucun diplôme alors que ce taux passe à 14,5% parmi ceux ayant un diplôme de niveau moyen. Signalons que ce taux est de 22,7% parmi les actifs ayant un certificat de spécialisation professionnelle, et 25,4% parmi les détenteurs d'un diplôme de niveau supérieur dont 27,8% pour les lauréats des facultés. Le HCP fait remarquer qu'il est de 25,7% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et de 43,5% parmi les citadins contre 10,5% pour l'ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus. 1 chômeur sur 5 victime de licenciement En esquissant le profil des chômeurs, le HCP signale que près de quatre sur dix (38,1%) détiennent un diplôme de niveau supérieur (29,2% parmi les hommes et 53,6% parmi les femmes). Les chômeurs sont en majorité des citadins (85,6%), et jeunes (63,7% sont âgés de 15 à 29 ans). Plus de la moitié (56,4%) sont des primo-demandeurs d'emploi et près des deux tiers (66,4%) chôment depuis une année ou plus. L'autre donnée importante à relever est que 1 chômeur sur 5 a été victime d'un licenciement (20,1%) ou à l'arrêt de l'activité de l'établissement employeur (5,1%). Par ailleurs, 7,1% des chômeurs, totalisant 89.000 personnes au premier trimestre de 2018, sont découragés par la recherche active d'un emploi, contre 7% une année auparavant. Ils sont à environ 90% citadins, 51% femmes, 51% jeunes âgés de 15 à 29 ans et 82% diplômés. «Agriculture, forêt et pêche»: 43.000 nouveaux emplois créés L'économie marocaine a créé 116.000 postes d'emploi (77.000 en milieu urbain et 39.000 en milieu rural) entre le premier trimestre de 2017 et le premier trimestre 2018 contre 109.000 une année auparavant. Quant aux secteurs les plus productifs d'emplois, les «services» arrivent en tête avec la création de 50.000 postes au niveau national. Les nouveaux emplois dans ce secteur résultent principalement de la création de 27.000 postes dans la branche «Commerce de détail» et 19.000 dans «Services personnels et domestiques». Après 28.000 postes d'emploi créés l'année dernière, le secteur de l'«agriculture, forêt et pêche» a créé 43.000 postes cette année (11.000 en zones urbaines et 32.000 en zones rurales), ce qui correspond à une hausse de 1,1% du volume d'emploi dans ce secteur. Pour sa part, le secteur du BTP a enregistré une création nette de 32.000 emplois, ce qui représente une hausse de 2,9% du volume d'emploi dans ce secteur. En revanche, le secteur de l'«industrie y compris l'artisanat» a perdu 9.000 postes cette année (6.000 emplois en milieu urbain et 3.000 en milieu rural), ce qui correspond à une baisse de 0,6% du volume d'emploi dans ce secteur. Le sous-emploi plus répandu dans le BTP Le taux de sous-emploi est passé de 9,8% en 2017 à 10% en 2018 au niveau national. Le nombre des actifs occupés en situation de sous-emploi est passé de 1.057.000 à 1.090.000. Dans les villes, et avec une légère augmentation de la population sous-employée, passant de 550.000 à 558.000, le taux de sous-emploi a stagné à 9,4%. Dans la campagne, ce taux est passé de 10,3 à 10,7% et les effectifs de 507.000 à 532.000 personnes. Le sous-emploi demeure plus répandu dans les secteurs du BTP, où il a atteint le niveau de 16,1%, et de l'agriculture où il touche environ le dixième (9,8%) de la population active employée dans ce secteur. La population active occupée sous-employée est en majorité masculine, rurale, jeune et diplômée (45% dont 12,2% détiennent un diplôme de niveau supérieur). Parmi les 1.090.000 personnes en situation de sous-emploi, 888.000 (soit 81,5%) exercent un emploi rémunéré (79,8% parmi les hommes et 93,7% parmi les femmes), et 713.000 (soit 65,4%) pâtissent d'un sous-emploi lié à l'insuffisance du revenu tiré de leur travail ou à l'inadéquation entre la formation et l'emploi (66,8% parmi les hommes et 55,6% parmi les femmes).