«Ne menacez plus jamais les Etats-Unis ou vous allez subir des conséquences telles que peu au cours de l'Histoire ont connu auparavant. Nous ne sommes plus un pays qui supporte vos paroles démentes de violence et de mort. Faites attention !». C'est ce qu'a écrit ce dimanche, Donald Trump sur son compte Twitter à l'adresse du Président iranien Hassan Rohani. Mais il faut reconnaitre que si cette fois-ci le message du président Trump est d'une rare virulence c'est parce que la veille, lors d'un discours prononcé devant des diplomates iraniens, le président iranien s'en était violemment pris au chef de la Maison Blanche l'invitant à renoncer à sa politique hostile à l'égard de Téhéran et à «ne tirer ni les moustaches du tigre ni la queue du lion (car) l'Amérique devrait savoir que la paix avec l'Iran est la mère de toutes les paix et que la guerre avec l'Iran est la mère de toutes les guerres». Et le responsable iranien de rétorquer à Donald Trump qui appelle le peuple iranien à renverser le régime des mollahs : «Vous n'êtes pas en position d'inciter le peuple iranien à se soulever contre les intérêts et la sécurité de l'Iran». A signaler, également, que quelques heures auparavant, le secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, Mike Pompeo ne s'était pas privé, non plus, de comparer le gouvernement iranien à une mafia et de qualifier d'hommes de paille Hassan Rohani et son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. En réponse à la menace du président américain de bloquer les exportations de pétrole iranien, Hassan Rohani a, encore une fois, évoqué la possibilité de fermer le détroit d'Ormuz en lançant à l'intention du président Trump : «Quiconque comprend les rudiments de la politique ne dit pas ‘nous allons arrêter les exportations de pétrole iranien' car l'Iran qui a été, à travers l'histoire, le garant de la sécurité de la voie navigable régionale» bénéficie d'une position stratégique à la sortie du golfe arabo-persique en contrôlant le Détroit d'Ormuz par lequel transitent 30% des exportations du pétrole des pays du Golfe. Samedi, le guide suprême de la révolution iranienne, l'Ayatollah Ali Khamenei, a apporté son soutien à Hassan Rohani en considérant comme étant «sans valeur» la dénonciation, par Donald Trump, de l'accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne en Juillet 2015 et en excluant toute négociation avec les Etats-Unis en prévision de la conclusion d'un nouvel accord. Enfin, le Général Mohamed Baqeri, le chef d'état major de l'armée iranienne, qui prétend détenir des « informations précises » aurait déclaré, selon des propos rapportés ce dimanche par l'agence Tasnim (semi-officielle), que l'administration Trump chercherait à pousser l'armée américaine à lancer une offensive militaire contre l'Iran et qu'il faudrait, en conséquence, se tenir prêt à une telle éventualité. Au vu de tout cela, on pourrait croire que le président américain est très friand de ces joutes verbales via Twitter, son réseau favori, puisque dès que celles-ci n'avaient plus aucune raison d'être avec le président nord-coréen du fait du sommet historique qu'avaient tenu les deux présidents le 12 Juin à Singapour, le voilà qui détourne son regard de la péninsule coréenne pour le braquer sur la république islamique iranienne. Qu'en sortira-t-il cette fois-ci ? De simples gesticulations sans lendemain ou une réelle confrontation militaire ? Attendons pour voir...