Le texte adopté, jeudi 19 juillet par la Knesset, qui définit Israël comme le «foyer national du peuple juif» et lui accorde les attributs d'un Etat national «une décision dangereuse, condamnable et rejetée», affirme le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohammed Nabil Benbadallah. Dans une déclaration au journaux Al Bayane et Bayane Al Youm, Benabdallah a indiqué que cette décision prise par Israël, «en s'appuyant sans doute sur la nouvelle situation créée par le Président américain Donald Trump sur la scène internationale» est «dangereuse car elle constitue le fondement d'un Etat initialement contesté, un Etat qui sera fondé sur la discrimination raciale, l'exclusion et la violence» dans l'objectif «d'effacer toute présence arabe sur la terre occupée». Selon le SG du PPS, le danger de cette loi raciale réside dans le fait qu'elle va «permettre de manière forte à tout juif vivant dans n'importe quel endroit dans le monde d'être citoyen de l'Etat d'Israël» aux dépens des ayants-droit et de ceux qui vivent sur cette terre depuis des siècles, ceux qui sont d'origines arabes». C'est pourquoi, «le PPS condamne vigoureusement cette décision et appelle toutes les forces vives dans notre pays d'exprimer sous toutes les formes leur rejet», a souligné Benabdallah, qui n'a pas manqué d'appeler «la communauté internationale à prendre les initiatives requises pour arrêter cette dérive raciste et génocidaire de l'Etat d'Israël». Après douze heures de débat et trois heures de vote, la Knesset israélienne a adopté ce jeudi matin une loi définissant Israël comme étant «l'Etat-nation du peuple juif». Adopté par 62 voix contre 55, ce texte stipule expressément, d'une part, que l'hébreu devient la seule langue officielle d'Israël écartant l'arabe qui avait un statut identique et, d'autre part, que «les implantations juives relèvent (désormais) de l'intérêt national» donc que l'Etat va prendre toutes les mesures requises pour «encourager» leur développement. Dans sa première mouture, ce texte qui avait suscité une vague de critiques émanant principalement du président, du procureur général et de la délégation de l'Union européenne du fait de son caractère éminemment raciste et discriminatoire, évoquait la création de localités exclusivement réservées aux juifs excluant, du même coup, les citoyens arabes israéliens alors même qu'ils constituent 17,5% de la population totale de l'entité sioniste. Or, bien qu'ayant adopté, dans sa seconde version, une formulation plus vague, ce texte de loi qui entre dans la catégorie des lois fondamentales faisant office de Constitution puisque l'Etat israélien n'a pas de constitution écrite. Raison pour laquelle, Ayman Odeh, un député arabe israélien, s'est permis de brandir, pendant les débats à la Knesset, un drapeau noir pour déclarer «la mort de la démocratie». Pour l'opposition, cette loi est profondément discriminatoire envers les arabes israéliens car elle met en exergue une attitude préférentielle envers le judaïsme. Ainsi, Elazar Stern, député du parti d'opposition Yesh Atid, la considère comme étant une insulte aux druzes et aux bédouins engagés au sein de l'armée et des services de sécurité israéliens alors que Benny Begin, la seule voix dissidente au sein du Likoud, déclare que ce texte ne peut qu'aggraver les tensions sociales et renforcer le nationalisme extrémiste. Enfin, Saeb Erekat, le Secrétaire général de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a dénoncé, sur son compte Twitter, une loi «dangereuse et raciste par excellence» qui légalise «officiellement l'apartheid (et) dénie aux citoyens arabes leur droit à l'autodétermination qui n'est plus déterminé que par la population juive». Au vu de tout cela, il semble donc qu'après que les Palestiniens aient été dépouillés de leurs droits les plus élémentaires, c'est au tour des arabes israéliens d'être relégués au rang de citoyens de seconde zone ; ce qui ne peut, en définitive, qu'exacerber des tensions déjà très vives dans la région. Mais de quoi donc demain sera-t-il fait dans cette poudrière moyen-orientale?