Pas de marche arrière sur la proposition du gouvernement concernant la hausse des salaires et la revalorisation des allocations familiales. L'offre proposée par le gouvernement aux centrales syndicales les plus représentatives sera la seule base du prochain round. Le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, l'a affirmé lors de la séance mensuelle consacrée aux questions de politiques publiques, tenue lundi à la Chambre des représentants. «Le gouvernement reste ouvert au dialogue pour discuter de son offre», répète-t-il en substance. Pour lui, l'offre gouvernementale est raisonnable. Or, les syndicats rejettent en bloc l'offre du gouvernement, particulièrement la hausse des salaires de 300 DH pour certains fonctionnaires. El Othmani, qui voulait que l'accord tripartite soit signé avant le 1er mai dernier, affirme avoir fait une concession. Il s'agit d'une offre supplémentaire visant à généraliser la hausse des salaires. En effet, le gouvernement a proposé une augmentation de 1% pour l'ensemble des fonctionnaires à compter de janvier 2019. Une mesure destinée à compenser le prélèvement sur les revenus prévu début 2019 dans le cadre de la réforme du système de retraite. Là encore, le scénario proposé s'est heurté au niet des syndicats. El Othmani, qui a rappelé que le coût des mesures suggérées s'élève à 6 milliards de DH, s'est dit surpris par la demande de report de l'examen de la signature de l'offre gouvernementale et de signature de l'accord tripartite, formulée par les centrales syndicales. Le gouvernement passera-t-il alors à l'action si les centrales maintiennent leur position ? Cette question, posée par le président du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, est restée sans réponse. Pourtant, El Othmani avait affirmé lors d'une réunion de la commission nationale du PJD qu'une partie de l'offre gouvernementale pourrait être exécutée si aucun accord n'est conclu avec les centrales syndicales. Mais devant les députés, il s'est dit convaincu qu'il parviendra à un accord avec les partenaires sociaux. Selon lui, un nouveau round de négociation devrait se tenir prochainement. Cependant, les négociations se heurtent à l'absence d'une vision commune, d'après le chef du gouvernement qui confie se retrouver dans un dialogue hexagonal. Pour lui, les quatre centrales syndicales avec lesquelles le gouvernement mène les négociations devraient désigner un seul porte-parole et adopter un point de vue commun. Pour autant, «le dialogue n'a pas échoué», estime le chef de l'exécutif. Pour lui, les premiers rounds du dialogue ont abouti à des résultats positifs, même si aucun accord n'a été signé. El Othmani est convaincu que les différents partenaires feront des compromis qui préservent à la fois les intérêts de la classe ouvrière et la compétitivité de l'économie nationale.