7 établissements d'enseignement supérieur privés viennent de décrocher la reconnaissance de l'Etat. Un précieux sésame qui renforcera leur crédibilité et permettra d'attirer de nombreux étudiants. Que signifie la «Reconnaissance de l'Etat»? La fin de la semaine dernière, une deuxième vague d'établissements supérieurs privés du Royaume ont obtenu la «reconnaissance de l'Etat» de la part de la Commission nationale de coordination de l'enseignement supérieur (Cnaces). Cette nouvelle vague intervient, presqu'un an après celle de mai 2017 qui avait concerné, notamment l'Ecole de Management (ESCA), l'Ecole Centrale de Casablanca, l'Ecole supérieure d'architecture de Casablanca, l'Université privée de Marrakech, l'Université Mohammed VI des sciences de la santé, l'université internationale Zahraoui des sciences de la santé, l'université internationale de Casablanca, l'Université internationale d'Agadir. Cette fois, ce sont 7 écoles supérieures privées qui sont les heureuses élues, notamment l'Ecole marocaine des sciences de l'ingénieur de Casablanca (EMSI), l'EMSI de Marrakech, l'EMSI de Rabat, l'Ecole supérieure en ingénierie de l'information, télécommunication, management et génie civil (ESTEM) de Casablanca, HEM Casablanca et ses annexes, l'Institut supérieur du génie appliqué (IGA),Sup de Co Marrakech. En effet, l'obtention de la reconnaissance de l'Etat signifie que les diplômes délivrés par ledit établissement sont désormais reconnus par le ministère de l'enseignement supérieur et sont équivalents aux diplômes nationaux délivrés par les établissements publics. Ceci étant, les lauréats de ces écoles peuvent dès lors prétendre à des emplois au sein de la fonction publique, comme n'importe quel diplômé d'une université publique marocaine. Toutefois, la question de la rétroactivité de cette «reconnaissance de l'Etat» se pose toujours, puisqu'elle ne concerne pas les étudiants ayant obtenu les diplômes avant que leur école ne le décroche. Si les écoles privées sont de plus en plus nombreuses, elles sont confrontées à un défi : celui de leur crédibilité. Ainsi, la «reconnaissance de l'Etat» fonctionne un peu comme une garantie de leur crédibilité aux yeux des étudiants et leurs familles. Elle traduit la qualité élevée de la formation dispensée. Pour l'obtenir, les établissements privés déploient d'énormes efforts, puisque celle-ci est soumise à plusieurs conditions et critères stricts détaillés dans le décret 2.14.665 du 25 juillet 2016. Entre autres : 60% de l'encadrement doit être assuré par des enseignants permanents et 50% d'entre eux doivent disposer d'un doctorat ou d'un diplôme équivalent. En outre, ces écoles doivent accueillir un effectif d'étudiants fixé à l'origine à 2000 étudiants. Dans une interview à Al Bayane, Noureddine Mouaddib, président de l'Université internationale de Rabat, a confié que cette barre «avait été descendue à 1000 pour tirer tout le monde vers le haut». Il faut savoir qu'à l'origine, l'éligibilité à la «reconnaissance de l'Etat» était ouverte uniquement aux établissements nés d'un partenariat public-privé. Avec ce décret, elle a été également étendue aux écoles privées. Cette reconnaissance est valide pour une période de 5 ans renouvelable. Selon le décret 2.14.665, elle pourrait être retirée dans certains cas, notamment si l'établissement faillit après à l'un des critères. Bien plus, s'il fait une «pub mensongère» autour de ce titre perdu, il peut être interdit de tout exercice. On compte désormais une dizaine d'établissements ayant obtenu cette reconnaissance. Plusieurs seraient toujours en attente pour la décrocher. A noter que l'Université internationale de Rabat (UIR) a été le premier établissement à décrocher ce précieux sésame.