Brasseries du Maroc annonce une reprise de son chiffre d'affaires ainsi qu'une forte hausse de ses bénéfices dans le sillage de la sortie progressive des mois de Chaâbane et de Ramadan de la saison estivale, qui correspond au pic de consommation de la bière. Au titre de l'année 2017, Brasseries du Maroc a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 2,42 milliards de DH en hausse de 1% par rapport à l'année 2016. Cette hausse s'explique par la croissance de l'activité «bière» de 3,3% sur la même période de référence. Il convient de rappeler, à ce niveau, que Brasseries du Maroc est liée avec Heineken par un contrat de franchise qui prévoit la rémunération de l'utilisation de la marque Heineken par le groupe marocain à raison de 15,14€ par hectolitre vendu. Notons que Heineken siège au Conseil d'administration et détient 2,2% du capital de Brasseries du Maroc. En effet, l'assemblée générale (AG) du groupe marocain tenue le 2 mai 2017 a renouvelé le mandat d'administrateur de Heineken Switzerland pour une durée de 6 ans jusqu'à la tenue de l'Assemblée qui va statuer sur l'exercice clos le 31 décembre 2022. Heineken est, ainsi, représentée par Lieven Louis Van Der Broght qui est le directeur régional commercial de Heineken Afrique et Moyen-Orient. Ce renouvèlement qui peut paraitre anodin ne l'est pas depuis l'acquisition de SABMiller par AB Inbev. En effet, SABMiller et donc AB Inbev, détient désormais 25% de MDI qui contrôle 68% de Brasseries du Maroc, seul producteur de bière au Maroc. Les 75% restants du capital de MDI sont détenus par Castel. Par ailleurs, ce renouvellement du mandat d'administrateur de Heineken, signifie implicitement la poursuite du contrat de franchise malgré l'entrée indirecte d'AB Inbev dans le capital de SBM. Aussi, Heineken ne semble pas songer à un affrontement frontal avec Castel au Maroc, comme en Afrique subsaharienne. Enfin, comme Castel en son temps, Heineken pourrait craquer et sortir son chéquier pour augmenter sa participation dans SBM et préserver sa position sur le marché marocain. Par ailleurs, Brasseries du Maroc a réalisé, en 2017, un résultat d'exploitation de 554 millions de DH en hausse de 8% par rapport à l'année 2016. Dans ce sillage, le résultat net part du groupe (RNPG) a bondi de 23% à 402 millions de DH bénéficiant aussi d'une plus-value nette de 68 millions de DH sur cession d'actifs. Ainsi, le dividende proposé est de 135 DH par action, en hausse de 22,7% sur la même période de référence. En perspectives, le Groupe prévoit en 2018, la poursuite de la croissance de ses activités en raison notamment du glissement des mois de Châabane et Ramadan vers mai et juin, affectant dans une moindre mesure les ventes de la saison estivale. Aussi, le groupe s'intéresse à l'énergie verte et à la RSE. En effet, Brasseries du Maroc a récemment annoncé doter son usine de Tit Mellil d'une centrale photovoltaïque conçue et réalisée par la filiale marocaine du groupe français GreenYellow. Cette installation composée de 2.208 panneaux permettra de couvrir plus de 17% de la consommation électrique du processus de fabrication, en plus d'éviter l'émission de près de 700 tonnes de CO2 par an. Brasseries du Maroc qui sait que l'image de marque de l'entreprise liée à l'alcool n'est pas forcément positive auprès du grand public, veut miser sur des sujets porteurs comme l'énergie verte ou le label RSE. D'ailleurs, Brahim Laroui, DG du groupe des Brasseries du Maroc, a précisé que cette initiative démontre l'engagement en termes de RSE et la prépondérance de cette démarche dans tous les processus du groupe, autant au niveau managérial qu'au niveau des procédés et des étapes de fabrication.