Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres s'est dit samedi "profondément préoccupé" par les récentes tensions accrues dans les environs de Guerguerat, provoquées par la flagrante violation par le polisario du cessez-le-feu signé en 1991. «Le Secrétaire général est profondément préoccupé par les récentes tensions accrues dans les environs de Guerguerat, dans la zone tampon", a indiqué son porte-parole, Farhan Haq, dans un communiqué. Guterres souligne que "le retrait des éléments du Front Polisario de Guerguerat en avril 2017, ainsi que le retrait antérieur des éléments marocains de la région, ont été essentiels pour créer un environnement propice à la reprise du dialogue sous les auspices de son Envoyé personnel Horst Kohler". Dans ce contexte, le Secrétaire général appelle "à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter l'escalade des tensions", soulignant que le transport civil et commercial "ne doit pas être entravé et qu'aucune mesure ne doit être prise qui pourrait constituer un changement au statu quo de la zone tampon". Hilale : «La patience du Maroc a des Limites» Réagissant à ces événements, l'Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies à New York, Omar Hilale, a pris note avec appréciation du communiqué du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, publié samedi, sur les récentes provocations du «polisario» à Guergarate, au Sahara marocain. Affirmant que le Secrétaire général partage pleinement la profonde préoccupation du Royaume du Maroc au sujet des violations des Accords Militaires et des menaces au cessez-le-feu par le «polisario». L'Ambassadeur Hilale a confié que le Maroc a entrepris des démarches à tous les niveaux, dès l'apparition des premiers éléments du «polisario» dans la zone tampon de Guergarate, le 3 janvier. Et d'ajouter qu'après avoir bloqué les participants du Rallye Sahara Desert Challenge, ils ont été obligés de quitter les lieux sur ordre de la Minurso. M. Hilale a indiqué que le Maroc est revenu, vendredi, à la charge auprès des plus hauts fonctionnaires du Secrétariat de l'ONU et saisi les 15 membres du Conseil de sécurité pour les alerter sur la gravité du déploiement de nouveaux éléments armés du «polisario» à Guergarate, vendredi matin, et des menaces de ce dernier de bloquer le passage, ce lundi 8 janvier, du Rallye Africa Eco Race. Il a appelé tous ses interlocuteurs à assumer fermement et promptement leur responsabilité en exigeant le départ immédiat et inconditionnel du «polisario» de la zone de Guergarate. L'Ambassadeur du Maroc a ajouté que le Royaume condamne vigoureusement ces actes de provocation répétitifs du «polisario», qui violent les Accords Militaires, mettent en péril le cessez-le-feu en place depuis 1991 et menacent dangereusement la sécurité et la stabilité dans la région. Ces agissements irresponsables du «polisario». constituent un défi à la communauté internationale et un affront au Secrétaire général et au Conseil de sécurité. L'Ambassadeur considère que le communiqué du Secrétaire général est aussi clair que fort dans son injonction au «polisario» pour ne pas entraver, d'aucune manière la liberté de circulation civile et commerciale. Ce qui constitue un rejet ferme et catégorique des provocations du «polisario» et de ses entraves à la libre circulation dans la zone tampon de Guergarate. Bien plus, pour M. Hilale, le Secrétaire général a adressé un message direct et ferme au «polisario» en déclarant «qu'aucune action, qui serait de nature à changer le statut quo de la zone tampon, ne devrait être entreprise». De ce fait, la présence du «polisario» à Guergarate est illégale car elle viole les accords en vigueur et tend à changer le statut de la zone. D'où l'obligation du «polisario» de se retirer immédiatement et inconditionnellement, afin de retourner au statut quo d'ante. M. Hilale a averti que les présentes manœuvres du «polisario» visent désespérément à recréer le même scénario de crise que celui de mars et avril derniers. Le «polisario» fait ainsi preuve d'amnésie, en oubliant qu'il a été contraint de retirer ses éléments armés, suite à la menace d'une condamnation, sans équivoque, du Conseil de sécurité et d'une sommation de 15 jours pour obtempérer. L'Ambassadeur du Maroc déplore profondément que la répétition de ce scénario est la preuve que le «polisario» et l'Algérie qui le finance, l'arme et achète les pickups qui bloquent la route à Guergarate, ne tirent pas les leçons de leur échec cuisant d'avril dernier. Interrogé sur le rappel par le Secrétaire général du lien entre le retrait du «polisario» et l'impératif d'un environnement conduisant à la reprise du dialogue politique, M. Hilale a répondu que l'avertissement par M. Antonio Guterres est très important, car ce dernier est conscient qu'aucun processus politique n'est possible quand les autres parties optent pour la provocation et l'escalade. Le Royaume du Maroc, à l'instar du Secrétaire général et des membres du Conseil de sécurité, considère que les provocations du «polisario» sont antinomiques aux efforts actuels de M. Köhler pour relancer le processus politique, a précisé M. Hilale. L'Ambassadeur du Maroc a averti qu'aucun processus politique n'est possible tant que les autres parties persistent dans leurs violations récurrentes des Accords Militaires et du cessez-le-feu, ainsi que dans leur habituelle tactique de la tension et de la crise, à la veille des échéances onusiennes. Comme le rappelle le communiqué du Secrétaire général de ce matin, le processus politique a impérativement besoin d'un environnement de sérénité, de calme et de respect des engagements pris. Le Royaume a respecté ses engagements depuis la crise de l'année dernière et n'a entrepris aucun acte affectant le statut de la zone tampon de Guergarate. Il fait preuve de retenue comme le souhaite de Secrétaire général. Cependant, sa patience a des limites, a-t-il conclu.