«Nous offrons à notre guide le sang qui coule dans nos veines» ont scandé ce mercredi des milliers d'iraniens en brandissant des drapeaux de la République islamique après le violent réquisitoire dans lequel le guide suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei a accusé «les ennemis» de l'Iran sans les nommer expressément – comprendre par là les Etats-Unis et leurs suppôts dans la région- de porter atteinte au régime.. Force est de reconnaître ainsi, que si pendant les trois journées précédant le discours du Guide Suprême, la révolte contre le régime avait atteint son paroxysme, la nuit de mardi à mercredi a, quant à elle, été relativement calme à Téhéran et dans d'autres villes; ce qui a fait dire au Général Mohammad Ali Jaafari, le chef des Gardiens de la Révolution (Pasdaran) qu'il peut, désormais, annoncer «la fin de la sédition» en ajoutant même que «dans ce mouvement de sédition, il y a eu au maximum des rassemblements de 1.500 personnes et le nombre des fauteurs de troubles n'a pas dépassé 15.000 personnes sur l'ensemble du pays». Et le chef des Pasdarans de poursuivre en signalant qu'un «grand nombre de fauteurs de trouble» ont été formés par un groupe d'opposants en exil basé notamment en région parisienne. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que d'après la télévision d'Etat, le président iranien aurait demandé ce mardi par téléphone à son homologue français «de prendre des mesures» afin qu'un terme soit mis aux activités qu'entreprennent ces derniers contre la République iranienne depuis le sol français. Et si, après le rappel à l'ordre du Guide Suprême, les manifestations anti-régime qui touchent depuis près d'une semaine un grand nombre de villes iraniennes semblent avoir marqué un coup d'arrêt, il n'est pas certain, toutefois, que d'autres rassemblements ne puissent pas reprendre ici ou là dans les prochains jours notamment au vu du soutien clair et inconditionnel apporté aux protestataires par un Donald Trump qui désavoue le pouvoir iranien et des efforts déployés par l'ambassadrice américaine auprès de l'O.N.U. afin de réunir d'urgence le Conseil de Sécurité des Nations-Unies et le Conseil des Droits de l'Homme à Genève pour une éventuelle condamnation du pouvoir en place en Iran. Enfin, au vu de tout cela mais aussi du calme qui semble, subitement, s'être installé dans plusieurs villes iraniennes, il ne serait pas faux d'avancer que l'appel à l'unité de la Nation fait par le Guide Suprême a été bien entendu et bien assimilé par une population consciente des enjeux de la situation et convaincue que les ennemis de la Patrie, déclarés ou non, useront de tous les moyens en leur possession pour faire vivre à l'Iran la terreur et la désolation qu'ils ont fait vivre et continue de faire vivre à d'autres Etats et à d'autres peuples de la région...