Nul footballeur avant George Weah, l'ancien attaquant de Monaco, du PSG et du Milan AC dans les années 1990 et Ballon d'Or 1995, n'avait réussi la prouesse d'accéder à la magistrature suprême de son pays excepté un certain Ahmed Ben Bella qui, avant de devenir, de Septembre 1963 à Juin 1965, le premier président de la toute jeune république algérienne, avait revêtu en Avril 1940 le maillot de l'Olympique de Marseille même s'il n'avait joué qu'un seul match. Ainsi, après le dépouillement de 98,1% des bulletins de vote, la Commission électorale nationale (NEC) du Libéria a annoncé ce jeudi 28 Décembre 2017 que George Weah, Sénateur depuis 2014, a remporté 61,5% des voix au second tour de l'élection présidentielle intervenue après sept semaines car les résultats du premier tour du 10 Octobre dernier avaient été reportés du fait des contestations opposées par plusieurs candidats. L'autre prétendant à la présidence de la République ; à savoir, le vice-président Joseph Boakai n'a, pour sa part, recueilli que 38,5% des suffrages exprimés. L'annonce de cette victoire ainsi que le déroulement pacifique d'un scrutin auquel ont participé «environ 55%» des électeurs ont été immédiatement salués par le Secrétaire Général de l'ONU, Antonio Guterres et par l'Union Européenne. Ces élections ont eu lieu alors que le Libéria se remet très difficilement, d'une part de cette malheureuse épidémie de fièvre Ebola qui avait décimé un grand nombre de ses enfants, des deux sexes et de tous âges et, d'autre part du douloureux souvenir de cette guerre civile qui a ravagé le pays de 1989 à 2003 et fait quelques 250.000 morts. Un autre souvenir non moins douloureux est celui de cet ancien chef de guerre du nom de Charles Taylor qui avait pris les rênes du pays de 1997 à 2003 et qui se retrouve aujourd'hui incarcéré en Grande-Bretagne pour y purger une peine de 50 années d'emprisonnement du fait des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité dont il s'était rendu coupable en Sierra Leone. N'ayant connu aucune alternance démocratique depuis la proclamation de son indépendance en 1944, le Libéria s'apprête donc à vivre sa première transition démocratique. C'est à ce titre, d'ailleurs, que la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, a signé mardi dernier, le décret en vertu duquel a été mise en place «l'équipe de transition» qui sera chargée de transférer, de manière ordonnée, le pouvoir à George Weah, cette ancienne star du foot ball désormais appelée à relever d'énormes défis pour pouvoir remettre sur pieds ce petit Etat de l'Afrique de l'Ouest d'un peu plus de 3 millions d'habitants meurtri par près de quinze années de guerre civile. L'ascension politique de cette ancienne gloire du foot ball n'étonne pas Michel Denisot, journaliste, animateur, producteur de télévision français et ancien Président du PSG qui dira de lui sur France Info : « Il avait tous les paramètres pour réussir. Il était attentionné envers ceux qui l'entouraient et à l'égard des gens démunis. Il était très agréable à fréquenter, comme tous les gens qui ont beaucoup de talent » avant de poursuivre en reconnaissant que George Weah est «quelqu'un d'exceptionnel» doté, par ailleurs, de toutes les compétences pour endosser le costume de Président». Souhaitons donc à George Weah autant de réussite qu'en foot ball dans l'exercice de sa nouvelle mission au service du Libéria et de la paix en Afrique et dans le monde!