On reviendra encore une fois sur les accrocs qui ont récemment mis aux prises des jeunes compatriotes à leurs homologues africains, près de l'enceinte de la gare routière de Casablanca. Des affronts assez virulents qui attisent une traînée de poudre, en état d'inflammation à tout moment. Le fait qui vient d'éclater au grand jour n'est point un incident anodin qui revêt l'aspect d'une dispute accidentelle dont la rue est fréquemment le théâtre propice, sans scénario ni mise en scène. Mais, un nouveau phénomène qui commence à prendre de l'ampleur et dont les acteurs s'alimentent de haine et de discorde. On ne peut alors que déplorer cette tournure condamnable qui va à l'encontre des valeurs de paix et de tolérance, séculairement ancrées dans nos terres. Le Maroc, havre d'acception et de coexistence, ne saurait demeurer insensible à ces dérapages dont les prémices sont, de plus en plus, préoccupantes, dans nombre de villes du royaume. En fait, depuis des lustres, la misanthropie encore moins la xénophobie à l'égard de l'ethnie et du culte trouvaient du mal à s'implanter dans ce berceau de cohabitation éternelle, en dépit des conjonctures coloniale, confessionnelle et monopoliste, à travers l'histoire mouvementée de notre nation. Bien au contraire, on a toujours entretenu des rapports de communion avec autrui, sur tous les plans, notamment en matière de respect de la diversité raciale et cultuelle où les hommes de couleur ou encore l'église et la synagogue sont traités de la manière la plus tolérante qui soit. De surcroît, le traitement réservé aux africains, subsahariens en particulier, ont constamment joui de tous les égards dans notre pays, compte tenu des liens étroits qui nous unissent, au niveau de l'histoire commune, au temps des luttes mutuelles pour la libération, des rites religieux, des valeurs de la négritude et des desseins de l'africanité. Ces temps-ci encore, le Maroc, tourné continuellement vers l'Afrique, met les bouchées doubles pour le rapprochement des entités africaines, sur les bases du respect et de la coopération. Pour ce faire, il met en place des procédures administratives pour la régularisation de la situation dans notre pays en faveur des ressortissants africains, il ouvre de nouveaux horizons d'entraide pour le développement réciproque, il accentue les démarches pour que l'Afrique s'érige en continent autonome, émancipé et digne…Toutes ces opérations exigent de lui une consolidation accrue des conditions d'accueil, à travers la sensibilisation de ses concitoyens aux idéaux de l'adoption des réfugiés…Et ce n'est pas parce que des jeunes excités qu'on va laisser s'effondrer tout cet échafaudage humaniste du Peuple africain!