Bien que pour l'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch «les forces de sécurité gouvernementales congolaises soient soupçonnées d'être responsables de la plupart des violences commises dans la région du Kasaï où près de 90 fosses communes ont été recensées...» et que Nikki Haley, l'ambassadrice des Etats Unis auprès de l'ONU, ait déclaré que le soutien à la candidature de la République du Congo au Conseil des Droits de l'Homme des Nations-Unies serait «un manquement inexcusable» à la promotion des droits de l'homme, la République Démocratique du Congo a, contre toute attente, été élue ce lundi au sein dudit Conseil avec 151 voix sur 193 votants, dépassant ainsi de très loin la majorité requise fixée à 97 voix. Le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies est un organe intergouvernemental comprenant 47 membres élus pour trois années qui, par souci de répartition géographique équitable, octroie 13 sièges au Continent africain. Les quatre pays africains qui doivent y faire leur entrée cette année sont la République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Nigéria et l'Angola. Mais, comble de l'ironie, le Conseil qui vient d'octroyer un siège à la RDC serait actuellement en train d'enquêter sur les atrocités commises par l'armée congolaise et par certaines milices dans la région du Kasaï alors que la plus grande force de maintien de la paix des Nations-Unies (MONUSCO) y est déployée depuis 1999. A signaler, également, que le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l'homme (BCNUDH) avait déclaré, début septembre, avoir attribué plus de 440 cas de violation des droits de l'Homme au régime congolais. Au vu de cette élection, plusieurs lectures sont donc possibles... Ainsi, nous pouvons soit rejoindre le représentant de Human Rights Watch lorsqu'il dit que celle-ci est une « gifle donnée aux nombreuses victimes », soit considérer, à l'instar des 151 votants qui lui ont accordé leur confiance, que la République Démocratique serait subitement devenue apte à donner des leçons en matière de droits humains soit, enfin, retirer toute crédibilité à un organisme qui, l'année dernière déjà, avait suscité bien des interrogations et bien des remous dans les milieux de défense des droits humains lorsqu'il avait ouvert sa porte à ces deux pays où l'on fait peu de cas des droits de l'Homme que sont la Chine et l'Arabie Saoudite. Enfin, outre la RDC, le Sénégal, le Nigéria et l'Angola qui représentent le continent noir, les autres pays qui ont été élus ce lundi pour siéger à partir de Janvier 2018 et pour trois années au sein du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies sont l'Afghanistan, l'Australie, le Chili, l'Espagne, le Mexique, le Népal, le Pakistan, le Pérou, le Qatar, la Slovaquie et l'Ukraine.