Mustapha Madih et Abdelhadi Skitioui, les deux coachs nationaux ont fait leurs tout premiers débuts de carrière dans la capitale du Souss. Le premier avec le Raja d'Agadir où il n'a légué, comme patrimoine humain et olympique, que des valeurs de haute notoriété. Quant au second, il cultivait au sein du Hassania les germes d'une floraison qui allaient scintiller de mille feux et enfanter, coup sur coup, un jumeau champion. Depuis, chacun s'est frayé son bonhomme de chemin séparément, dans le rude rouage de l'austérité et de l'ingratitude. Mais, ils ne cessaient de garder une pensée nostalgique du bercail qu'ils affectionnent au fil du temps. Le sourire d'enfant et le cœur de paysage, les deux entraîneurs reviennent, chaque fois que l'occasion se présente, caresser les brises matinales de leur destination de prédilection, congratuler avec ferveur la multitude d'amis avec qui, ils continuent d'entretenir des rapports de profonde estime. On a toujours tendance à fustiger, à juste titre dans bien des cas, le « Itar Al watani », avec tous les déboires qui ne quittent pas d'une semelle la pratique sportive nationale. Il est vrai, en fait, que nombre de coachs qui ne font qu'enfoncer le clou et, par-dessus, couvrent le champ footballistique de rhétoriques stériles. Il n'en demeure pas moins vrai que, malheureusement, une minorité infime émerge bien du lot et s'attelle à sa besogne dans l'humilité et la sobriété, sans trop de fard ni de fanfare. Skitioui et Madih sont, certainement de cette denrée rare qui fait sensation, telle une brillance tamisée, où là elle évolue, de par les qualités intellectuelles et professionnelles qu'ils renferment et aiguisent si excellemment, aussi bien dans les aires de jeu qu'au vécu quotidien. Le Maroc d'aujourd'hui dont le sport souffre le martyr par les supplices répétés de ses dirigeants, mais également par les déficiences de ses cadres creux et bourrés de parlotte, a grand besoin de ce genre de vaillances pour redorer le blason. Car, somme toute, ce même Maroc qui ne cesse de secréter les prodiges, à travers l'histoire, est toujours fier d'avoir en son sein des garçons comme Abdelhadi et Mustapha et bien d'autres qui laissent constamment des brins d'espoir planer dans les cieux de la grisaille sportive. Ce modèle pimpant qu'on repousse parfois au profit des incompétents et des prolixes est aujourd'hui le salut qu'il va falloir valoriser et la voie à emprunter dans le sillage de la réforme et du décollage à envisager, en vue de sortir du marasme actuel. Pendant ce temps, Abdelhadi et Mustapha, tout auréolés de leur parcours époustouflant, se ressourcent dans le bercail où ils avaient, des lustres auparavant, respirer les premières bouffées de la noblesse sportive.