Si, tout en ayant pour fondement l'indivisibilité de la Nation, la Constitution espagnole «reconnait et garantit le droit à l'autonomie des régions», elle n'autorise pas, cependant, la sécession. Mais, le président catalan, Carles Puigdemont, ne l'entendant pas de cette oreille et récusant l'interdiction opposée par le Tribunal Constitutionnel à la suite de la requête déposée par le pouvoir central, compte absolument organiser un référendum d'autodétermination le 1er Octobre prochain. Aussi, pour montrer sa détermination à aller jusqu'au bout de son projet, celui-ci a rassemblé, ce samedi à Barcelone, plus de 700 des 948 maires de Catalogne. En déclarant «Nous voterons» et «Indépendance», ces derniers ont alors clairement affiché leur détermination à organiser, à la date convenue et malgré son «illégalité», le référendum tant décrié par Madrid. Ainsi, même si le pouvoir central – fort de l'interdiction, par le Tribunal Constitutionnel, d'une telle consultation – avait bien prévenu les maires catalans des risques qu'ils encouraient en organisant ce référendum, les deux tiers des maires de la Catalogne qui produit un cinquième de la richesse nationale, ont écarté cette interdiction d'un simple revers de manche et se sont engagés à prêter leurs locaux pour l'organisation d'un référendum qui, en ayant été convoqué par l'exécutif indépendantiste de la Catalogne, demandera aux habitants de la région s'ils veulent «que la Catalogne soit un Etat indépendant sous la forme d'une république». Il convient de rappeler qu'en 2010, ce même Tribunal avait invalidé une partie du statut d'autonomie de la Catalogne adopté en 2006 par l'ancien gouvernement socialiste et approuvé, par référendum, à une très large majorité alors que Madrid s'y était opposée. Or, désireuse d'irriter d'avantage le pouvoir central, la Catalogne avait alors répliqué en envoyant dans les rues un million de personnes réclamer l'autodétermination et en organisant un simulacre de référendum en 2014. Au vu de tout cela et si l'on ne veut pas reconnaître que c'est bien une guerre de sécession, à l'issue encore incertaine il est vrai, qui a été déclarée entre les deux parties, nous pouvons affirmer, d'ores et déjà, que le torchon brûle entre le Premier Ministre espagnol Mariano Rajoy et le président de la Catalogne soutenu dans son aventure «indépendantiste» par un groupe d'extrême-gauche, farouchement anti-européen, la Candidatura d'Unitat Popular (CUP). Il ne serait pas inopportun de rappeler, enfin, que l'indépendantisme catalan considère que la Catalogne a été occupée par le Royaume d'Espagne dès 1714 avec l'arrivée des troupes des Bourbons qui avaient commencé par supprimer les institutions catalanes avant d'interdire l'usage du catalan dans l'administration en application des Décrets de «Nueva Planta» émis par Philippe V.