Relifting des écoles, désengorgement des classes, recours aux enseignants contractuels, publication des listes d'absentéistes... Le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, a présenté, hier lundi, les nouveautés de la rentrée scolaire et universitaire. Il reconnait toutefois que les mesures mises en pratique à partir de cette année ne constituent pas la révolution attendue. Pour lui, «la réforme radicale est entre les mains des enseignants». Renouvellement du mobilier Les écoles ont été rénovées et reçu du mobilier neuf. Selon Mohamed Hassad, plus de 350.000 nouvelles tables ont été acquises pour cette rentrée scolaire. Les données recueillies lors des visites qu'il avait effectuées dans certaines écoles confirment la faiblesse et l'obsolescence du mobilier. Dans certains établissements, les élèves se mettent à quatre sur une même table! Outre l'acquisition de ces nouvelles tables, le ministre a également annoncé que les établissements scolaires n'abriteront plus les colonies de vacances dès l'été prochain. Il veut profiter de la période estivale pour aménager ces espaces. De plus, «il est anormal que les écoles se transforment en espaces de loisirs pendant les vacances», a-t-il dit. 30 élèves par classe au maximum L'effort pour désengorger les classes s'est surtout concentré sur le cycle primaire. Cette année, le département de l'Education a limité le nombre d'élèves à 30 au maximum. Cette mesure a permis d'atteindre une moyenne nationale de l'ordre de 25 élèves par classe pour la première année primaire et 30 pour les autres niveaux tous cycles confondus. Mais dans 92% des classes du CP, le nombre d'élèves s'élève à 34. Et à peine 1% des salles accueillent plus de 40. 24.000 nouveaux enseignants engagés La baisse des effectifs n'aurait pas été possible sans le recours aux enseignants contractuels. Cette année, il a été procédé au recrutement de 24.000 nouveaux enseignants pour combler le déficit en ressources humaines et résoudre le problème de l'encombrement des classes dans tous les cycles de l'enseignement. Hassad s'est dit satisfait de ses nouveaux collaborateurs, qui ne disposent pourtant d'aucune formation pédagogique. Le recours aux enseignants contractuels devrait se poursuivre lors des prochaines rentrées scolaires. Contrairement à cette année, les prochains recrutements se feront au mois de novembre pour mieux préparer les futurs enseignants contractuels qui bénéficieront ainsi d'une formation avant la prochaine rentrée scolaire. La liste des absentéistes sur «Massar» Dès cette rentrée, la liste des enseignants et des élèves absentéistes seront disponibles sur le système informatique de gestion scolaire «Massar». L'objectif affiché est de défendre les profs. Car, explique le ministre, les enseignants sont accusés d'abuser de l'absentéisme alors que 75% d'entre eux ne se sont jamais absentés. Parallèlement à cette nouvelle mesure, le ministre a annoncé la mobilisation de 2 inspecteurs pour chaque 10 établissements afin d'identifier les absentéistes, évaluer le niveau de la formation. Elargissement et diversification de l'offre scolaire La rentrée scolaire 2017-2018 a connu la mise en place d'une section internationale dans le cycle collégial. L'offre s'est encore étoffée grâce à la création de 27 nouvelles filières dans les centres de formation de l'OFPPT. Aujourd'hui, l'ambition du ministre est de renforcer les passerelles entre l'enseignement général et la formation professionnelle et entre cette dernière et le cycle supérieur. Il étudie la possibilité d'ouvrir le 3e cycle aux techniciens spécialisés qui ne peuvent actuellement qu'accéder à la licence professionnelle. En attendant, il a déjà arrêté les mesures qui seront mises en place lors de la prochaine rentrée scolaire. Selon lui, les programmes de l'année 2018-2019 seront préparés dès le mois prochain. A cela s'ajoute l'extension de l'enseignement préscolaire pour porter le nombre de bénéficiaires à 40.000. Hajar Benezha L'enseignement privé : Le grand oublié de Hassad! Les réponses du ministre de l'Education nationale aux critiques formulées à l'égard de l'enseignement privée ne rassurent pas. Le rôle de son département se limite à vérifier si l'école respecte le programme pour lequel elle a été autorisée. Or, les parents d'élèves dénoncent les prix imposés par ces écoles. En effet, les tarifs imposés ne sont pas réglementés, comme l'a rappelé Hassad. Sans s'engager sur un calendrier, le ministre a souligné que «son département procédera un jour à une comparaison entre la qualité de l'offre et le prix demandé».