C'est un vibrant hommage que le festival du miel d'Imouzer Idaoutanane a rendu, jeudi soir, à Lahoucine Bardaouz, un pionnier du cinéma et du théâtre amazigh. Prolifique et versatile. Cet acteur et scénariste a pris part à une soixantaine d'œuvres entre films, séries télévisées, pièces de théâtre et documentaires où il interprète avec aisance et talent des rôles tant en langues amazigh qu'arabe dialectal ou classique. L'immense foule venue assister à la soirée artistique d'ouverture du festival d'Ida Outanane, aux environs d'Agadir, a longuement ovationné ce grand artiste né en 1955 à Inezgane, qui a tant donné au cinéma marocain et au 7e art amazigh en particulier. «Je suis très touché par cette marque d'amitié et de reconnaissance dans une région reconnue par la beauté de ses paysages mais aussi ses valeureux savants», a confié Lahoucine Bardaouz, avec une voix pleine d'émotion, rappelant avoir déjà campé le principal rôle dans un film tourné dans les paysages splendides d'Ida Outanane. Il s'agit de «Hmad Lqraan» (Ahmed le malin) qui a été projeté lors du festival du miel. Pour tous les témoins de cette soirée, en l'occurrence le producteur et réalisateur dudit film, Abdelaziz Ouassaïh et les comédiens Abdellatif Atif et Khadija Amziane, Bardaouz reste indéniablement un éclaireur du cinéma amazigh et un acteur aux grandes qualités artistiques et humaines. Après des débuts au théâtre dans sa ville natale d'Inezgane dans les années 70 avec l'Association Amal Souss-Inezgane puis Achouâla Attakafia, il entame en 1985 une expérience de théâtre amazigh avec l'association Tifawine en compagnie d'Ahmed Baddouj, une autre illustre figure du monde artistique amazigh. Bardaouz enchaine ensuite les apparitions dans les films et séries télévisées comme «Douiba», «Rommana et Bertal», «Souk N'ssa» ainsi que les productions amazighes comme «Tayiri Issiouid'n» de Lahoucine Bizgarne ou encore les œuvres du jeune réalisateur Abdelaziz Oussaïh à l'instar de «Alkenz Aouri Tkmal'n», «Lhilt Touf Lâar», «Tallouht Loualidayne», «Afoukkou S'Ouhoukkou», «Hmad Lqerran», et le dernier film «Addour» (honneur) relatant une page de l'histoire du Maroc sous le protectorat. L'acteur qui vient de boucler un film produit par 2M sous le titre « le village oublié » réalisé par Mostapha Madmoune, vient de se voir offrir un casting au sein d'une production américaine après une apparition précédente dans un film hollandais. L'acteur a également brillé dans plusieurs productions des deux chaînes de télévision nationales. Le public le reconnait aussi à travers ses narrations dans la série «Amoudou» ou encore dans le rôle principal du film célébrant le 1200e anniversaire de la création de la ville de Fès. En tant que scénariste, il a écrit les scénarios de plusieurs films: «Kra y Gat yan D'lhem n's», «Lkenz Aouri Tkmal'n», «Lhilt Touf Lâar», «Tallouht Loualidayne», «Tillas N'tifawin», «Tabrate», «Tadminine», «Hmad Lqarran». Au cours de sa longue carrière, Bardaouz a obtenu plusieurs distinctions, dont le Prix du meilleur scénario au 1er Festival Issni N'ourgh d'Agadir en 2007, le Prix du meilleur acteur au 3e Festival national du film amazigh de Ouarzazate en 2008 et le Prix de la meilleure interprétation masculine au 3e Festival Issni N'Ourgh du film amazigh d'Agadir en 2009. La cérémonie d'hommage à Lahoucine Bardaouz a été organisée lors de la première soirée artistique du festival du miel, animée par Raiss Hassan Arsmouk, la troupe Said Asmghour et l'humoriste Bouchaib Abaamran. Au programme des deuxièmes et troisièmes soirées figurent Lhoussaine Amrrakchi, Raiss Saleh Lbacha, et les humouristes Mustafa Sghir et Kimroun.