Le groupe bancaire marocain, Banque Centrale Populaire, vient de finaliser le processus de rachat de la deuxième banque du Niger, BIA-Niger. La finalisation de la prise de contrôle de la banque nationale pour l'Afrique au Niger (BIA-Niger) a été annoncée depuis plusieurs années et a été concrétisée ce mois de juillet par le rachat officiel de la banque. Grâce à cela, BIA- Niger s'élève aujourd'hui au rang de leader sur le marché nigérian. Avec l'arrivée d'un nouvel actionnaire stratégique qui n'est autre que la BCP, l'Etat se désengage de la BIA. Celle-ci connait depuis ces dernières années de grandes difficultés financières, ainsi que de gouvernance. L'opération de rachat a été conclue par la BCP à travers sa filiale africaine Atlantic Business International (ABI), par la signature d'une convention entre l'Etat nigérien et le groupe BCP. La cérémonie de signature de la convention entérinant le rachat s'est déroulée à Niamey, en présence de plusieurs représentants de l'Etat nigérien, aux côtés du Président du Groupe BCP, Mohamed Benchaaboun, du DG en charge de l'International, Kamal Mokdad, du DG de la BCP, Mohamed Karim Mounir, et du DG d'ABI, Habib Koné. La BCP détient désormais 69,51% du capital et des droits de vote de la BIA-Niger. «La structuration retenue consiste en l'acquisition de la participation de l'Etat, combinée à une augmentation du capital à même de renforcer significativement les fonds propres de la banque», a indiqué la BCP. La BCP compte injecter de nouvelles liquidités permettant de rehausser le capital de BIA-Niger pour un montant estimé à près de 19 milliards de FCFA, en plus de l'achat des parts que détient l'Etat du Niger dans le tour de table de la banque. L'opération devrait permettre d'apporter de l'argent frais pour permettre à la BIA-Niger d'apurer son lourd passif et surtout repartir sur de nouvelles bases. Le groupe BCP va se porter acquéreur, en plus des 35% des parts que détenait l'Etat dans le Capital de la BIA depuis 2013 et le départ précipité de Coris Bank International, des parts que détiennent certains acteurs minoritaires, presque mis à la porte par les autorités nigériennes ou qui ont vu leurs parts s'effriter en compensation aux créances qu'ils détenaient auprès de la banque. Le processus a connu plusieurs rebondissements et plusieurs acteurs en ont fait partie. A plusieurs reprises, la conclusion de la transaction a été suspendue. On peut citer parmi les raisons de la suspension, la réticence de certains actionnaires tel que l'homme d'affaire nigéro-nigérian Tahirou Mangal, actionnaire un temps à hauteur de 25% de la BIA qui a ainsi beaucoup hésité à vendre même une partie de ses parts. Ou encore la signature d'une convention entre l'Etat du Niger et la BCP en 2015, qui a été entérinée au niveau des instances régionales de l'UEMOA par la suite. Une filiale locale dédiée à la micro-finance est la prochaine étape prévue par la BCP. «Nous avons également parlé de la possibilité d'introduire une nouvelle filiale dans la micro finance pour inclure socialement et financièrement les populations, mais également, de la possibilité d'introduire la banque participative qui pourrait permettre d'adresser une frange particulière de la population et augmenter le taux de bancarisation du pays qui est autour de 5%», a déclaré Mohamed Benchaaboun, PDG du groupe BCP.