Confronté à soi-même, on peut s'allonger virtuellement sur un divan et exprimer ce que l'on ressent dans l'attente du traitement adéquat. Perturbations multiples alors que personne ne sait, personne n'est au courant. On a l'impression que l'on est mené en bateau. La navigation à vue est imposée et se pratique avec toute la prudence nécessaire dans les conditions d'un épais brouillard. A cela s'ajoute une perception équivoque et antagonique de l‘avenir alimentée par les réseaux sociaux. Un sentiment de ratage de ce changement souhaité avec l'effondrement de ces perspectives où la souffrance serait absente. Le travail sur soi n'ayant pas abouti aux performances assignées, malgré leur modestie objective, on se retrouve déçu, blessé, partagé entre un abandon hypothétique et un engagement dont le renouvellement n'arrive pas à la refondation voulue. Et en plus d'être entrainé dans la césure qui est en train de s'approfondir entre le corps social et ses élites, le doute s'installe. Celui qui ronge la conviction et nuance la spontanéité. Ne pouvant accepter ce clivage grandissant entre l'intérêt général et l'intérêt de celles et de ceux qui sont censés le défendre, on devient cynique, méfiant, usant de l'insolence comme de l'abnégation auparavant. La découverte de la prévalence du profit individuel sur le bien commun, partout et en tout temps, est déstructurant. La relation avec l'autre est viciée par une corruption multiforme telle une amibe dont les pseudopodes se retrouvent partout. Les gestionnaires du capital s'enrichissent beaucoup plus que tous les producteurs de la richesse à tel point que la spéculation dans sa traitrise se complait dans sa félonie. Capital sonnant et trébuchant, capital humain, capital provenant de la rente ou de la confiance, capital immatériel, rien ne vaut la manière «de se faire vendre» dans le cadre de la marchandisation globale. Le verbe s'est vidé de son sens et n'arrive plus à convaincre. L'adaptation aux conditions objectives de l'environnement s'est traduite par un nanisme effrayant alors que l'espoir était de se compter parmi les grands. Les repères se perdent et la boussole est soumise à rudes épreuves pour maintenir le cap. Aux couleuvres avalées s'ajoute l'état de la reddition des comptes, noircir le tableau pour dire que rien ne va! Que d'efforts dissipés dans les frottements entre les parties au lieu de servir le mouvement de l'ensemble vers le mieux. Au même moment, d'autres dissertent dans le sens contraire pour arriver beaucoup plus à leurs fins que pour le bienêtre de la plèbe.Persévérer dans votre politique économique avisée et faites ce que l'on vous suggère pour ne pas s'exposer à quelques facteurs de vulnérabilité. Ajustement d'un autre type pour que le prélèvement soit tel qu'il ne menace pas la pérennité de l'exploitation. Développement durable de l'aliénation et de la tutelle sur les ressources nationales aggravé par une acculturation prononcée et par la faillite du système d'éducation et de formation. Qui croire? La plèbe elle-même, secouée par l'ignorance et la pauvreté, s'enfonce dans l'identitaire conservateur et fataliste, d'une part, et dans la consommation fût-elle à crédit, d'autre part. Elle se prête au jeu de tous les spéculateurs pour s'approprier une part, aussi minime soit-elle, de l'informel. La pratique du non droit par les autres, minoritaires et oligarques, est brandie pour enfreindre le droit «au nom du peuple». Scier la branche sur laquelle on est assis! Loin de la rationalité du débat, la surenchère écume et le compromis consensuel s'éloigne pour consolider l'Etat national démocratique et moderne. Il reste à s'interroger sur le travail sur soi et à l'entreprendre autant pour soi que pour les autres pour retrouver la sérénité de la dynamique du changement dans la stabilité et la quiétude. Pourrait-on être autonome dans le comportement, préserver l'indépendance et prendre le présent et l'avenir en mains, surmonter les crises et cette phobie de l'épluchure qui ne sert plus à rien? Pourrait-on retrouver cette confiance qui, ferment de l'enthousiasme et de la mobilisation, balance au profit du positif en amenuisant le négatif? Ouvrant les yeux sur le visage du psy dont le sourire pro se transforma en rictus, le réveil s'avéra plus difficile que prévu.