Les événements houleux de la région d'Al Hoceima serviront, sans nul doute, de leçon pour la prochaine rentrée politique et sociale. On ne badinera plus avec les exigences des couches déshéritées qui souffrent le calvaire de la politique de la négligence. Vraisemblablement, on s'attendra donc, juste après les vacances estivales et la fête d'Al Adha, à des affronts surchauffés avec les carences sociales qui taraudent le quotidien des populations marginalisées. Certes, on s'attaque, ces temps-ci, aux émeutes rifaines, en s'y focalisant, pouvoirs publics, élus et autorités locales, sur les pénuries à caractère social, en vue de décrisper les tensions et accélérer les cadences des projets initiés. Cependant, il n'est pas du tout exclu que d'autres zones aussi victimes d'abandon et, peut-être encore plus touchées par l'exclusion, se seraient manifestées pour réclamer restitution et recouvrement des droits. C'est dire combien la justice sociale et territoriale est désormais à l'ordre plus que jamais, car il est question d'exaucer les attentes des citoyens dans leur vécu quotidien et de mettre un terme au monopole des richesses du pays par une minorité vorace. Cette fracture sociale, sanctionnée par la disparité criarde reste, dorénavant, le péril le plus virulent qui guette une nation, engagée pourtant, dans un long et dynamique processus de réformes plus que de nombreux pays dans le monde. En fait, les défis sociaux sont de plus en plus grandissimes, ce qui entrave nos aspirations vers le développement global. La faiblesse des moyens financiers ne sont pas toujours un handicap pour surmonter les difficultés, mais ce qui importe le plus, c'est bien la volonté forte et la mutualisation des efforts qui permettront d'atteindre les objectifs escomptés. Il s'agit d'asseoir, et sans plus tarder, des programmes d'appui destinés aux travailleurs, de protection des enfants abandonnés, d'acquisition d'ambulances équipées et d'unités mobiles de santé, de véhicules de transport scolaire. Aussi faut-il asseoir des programmes de soutien des activités d'alphabétisation, de construction des terrains de sport, d'accompagnement financier des actions de tourisme, de mise à niveau des petits ports pour procurer aux marins les conditions de pratique de la pêche, de qualification des centres ruraux à travers la mise en place des infrastructures de base… À ce propos, il est nécessaire de revoir à la hausse les crédits alloués aux projets sociaux et productifs. L'approche sécuritaire, dans bien des cas cependant, n'a jamais résolu les problèmes de cette situation critique. Il va falloir affronter ce phénomène avec responsabilité, sans surenchère politicienne en rompant avec les opportunistes et les spéculateurs et en favorisant la simplification des procédures administratives et la mobilisation de toutes constituantes de la communauté régionale.