Le portable collé à l'oreille, les responsables ont entamé, lundi dernier au siège de la Wilaya, les travaux de la session ordinaire du conseil de la région Souss Massa Drâa, l'esprit ailleurs. Il y avait, en effet, de quoi s'alarmer, puisque les incidents du quartier Aghroud allaient justement susciter la tourmente dans la salle. Et peut-être bien ailleurs aussi. Les conflits sociaux sont au paroxysme. Ce à quoi s'est attelé Mohamed Boussaid, Wali de la région SMD dans son speech préliminaire. « Les défis sociaux et les contraintes d'action sont de plus en plus grandissimes, ce qui entrave nos aspirations pour réaliser le développement durable, susceptibles de solutionner les problématique sociales. La faiblesse des moyens financiers ne sont pas toujours un handicap pour surmonter les difficultés, mais ce qui importe le plus, c'est bien la volonté forte et la mutualisation des efforts, à même d'atteindre les objectifs escomptés », souligne le premier responsable de la région, tout en fustigeant, un peu plus tard, les auteurs de la prolifération des constructions anarchiques, allusion faite à ce qui se passe actuellement dans nombre de lieux. Pour sa part, le président du conseil régional n'a pas hésité non plus de mettre l'accent sur les grands traits du budget 2012, axé particulièrement sur moult volets à caractère social. Dans ce sens, il convient de signaler les programmes d'appui destinés aux travailleurs agricoles, à l'élargissement et de qualification des centres d'accueil de l'étudiante d'Agadir, de protection des enfants abandonnés, d'acquisition des ambulances équipées et des unités mobiles de santé, des véhicules de transport scolaire, de soutien des activités d'alphabétisation, de construction des terrains de sport, de salle omnisports à Sidi Ifni, de contribution pour participer aux différentes foires nationales d'agriculture à Meknès, de Halieutis à Agadir, des légumes et fruits, de cheval à El Jadida, de l'environnement…, d'accompagnement financier des actions de tourisme envers le CRT et les CTP, la ligne aérienne de Zagora, de projet d'aménagement de la forêt M'seguina, en tant qu'espace socioéducatif au profit des populations du Grand Agadir, de création de la plate-forme pour atterrissage des petits avions à Taroudant en vue de développer l'activité touristique, de mise à niveau des petits ports pour permettre aux marins les conditions de pratique de la pêche, de qualification des centres ruraux à travers la mise en place des infrastructures de base, de réalisation du projet de la ceinture verte à Ouarzazate, de soutien des festivals culturels et artistiques de la région, de création d'un ensemble artisanal à Tinghir, des études techniques des routes notamment le tronçon reliant Taroudant et Ameskroud sur 40 kms… Sur la base d'un projet budgétaire détaillé, le débat s'est encore focalisé sur les domaines sociaux. A ce propos, certains intervenants préconisent de revoir à la hausse les crédits alloués aux projets sociaux et productifs, notamment l'équipement et la création des centres d'hémodialyse, tout en réduisant les budgets faramineux consacrés au festival Timitar (8 milliards 200 millions en huit ans). D'autres déplorent le fait de ne pas pouvoir assez prélever les dus de la région concernant les fiscalités, ce qui influe négativement sur le budget global pouvant permettre le financement d'autres projets sociaux. D'aucuns pareillement ont reproché aux autorités locales leur passivité relative aux constructions illicites dans les diverses localités de la région. « L'approche sécuritaire, dans bien des cas cependant, n'a jamais résolu les problèmes de cette situation critique. Il va falloir affronter ce phénomène avec responsabilité, sans surenchère politicienne en rompant avec les opportunistes et les spéculateurs et favorisant la simplification des procédures administratives et la mobilisation de toutes constituantes de la communauté régionale », rétorque le Wali de la région. Il est à signaler enfin, que la session a connu un débat pertinent, parfois virulent et s'est ponctuée par la remise de nombre de véhicules sanitaires équipés et des bus scolaires ainsi que des vélos destinés aux élèves du milieu rural.