Depuis l'arrestation des activistes d'Al Hoceima, les réactions massives ne tardent pas à se déclencher, un peu partout dans la région et ailleurs. Il était donc attendu que la tension montait d'un cran, en dépit des efforts d'apaiser ces soulèvements populaires, de plus en plus surchauffés. Les slogans les plus démesurés peuvent refaire surface, suite à l'aggravement des faits. L'appel au calme est de mise, face à des dérapages dont profiteraient encore de plus belle les ennemis de notre intégrité territoriale. Le moment est sans doute crucial et ne tolère, en aucun cas, des surenchères politiciennes stériles. D'autant plus que les prouesses de notre pays, aussi bien au niveau de la cause nationale que le repositionnement africain, ne cesse de susciter des rancœurs au sein des déstabilisateurs, toujours à l'affût. L'heure est donc à la paix et la pondération, devant ces incidents répétitifs qui ne font qu'alimenter les ripostes régionales malveillantes. Tout d'abord, il importe de ne pas toujours se fier à l'intox qui envenime cette embellie africaine et cette impulsion de réformes, tous azimuts, tout en gardant présents dans nos esprits l'éveil et la vigilance. D'autre part, il convient de renforcer les passerelles de dialogue avec toutes les parties concernées, en prioriser l'écoute et la concertation afin de permettre l'expression et l'échange, autour de toutes les questions relatives à la situation de crise. Un débat large auquel se devraient de prendre part toutes les composantes de la société et les pouvoirs publics, sans aucun esprit hautain ni oppressant. Cette approche fondatrice est de nature à désamorcer, dans la racine, les tentatives de démolition de toute volonté de réconciliation qui proviennent tant à l'intérieur du royaume qu'à l'extérieur. Car, qu'on le veuille ou pas, la fâcherie est là, encore plus profonde que l'on ne peut imaginer. Il n'y a donc plus de place à l'indifférence et à l'insouciance qui n'ont mené, en fin de compte, qu'à la discorde et à la dérive.