Les populations de Tinghir et en particulier celles de la commune rurale de Toudrha Soufla viennent de subir un coup dur, suite au jugement ultra sévère infligé au président, ainsi qu'à un responsable administratif de cette institution territoriale. Une sentence des plus lourdes que la raison ne peut croire ni admettre. Dix ans de prison ferme pour une présumée infraction liée à la «falsification» d'écrits communaux de pas moins de 23 000 Dhs! C'est un verdict qui bat tous les records de l'incohérence. Et pourtant, on fait savoir que le président dont la foudre judiciaire l'aurait préféré à bien d'autres contrevenants chichement enrichis par le biais de deniers publics, s'était comporté avec grand civisme pour combler les attentes des citoyens en dotant leur douar d'eau potable et leur établissement scolaire d'électricité. Au lieu de valoriser ce geste citoyen qui ambitionne d'éviter la colère collectiveet d'instaurer la paix sociale, ce procès s'est précipité à sanctionner cyniquement cet acte de haute portée humaine. Quel crime odieux a bien pu commettre le malheureux coupable pour écoper d'une si lourde peine ? Alors qu'il ne faisait que faciliter le règlement des deux services publics délégués à l'ONE et à l'ONEP? L'argent versé à ces deux établissements de l'Etat pour permettre aux habitants de jouir de ces matières vitales à la vie ne s'est nullement volatilisé, encore moins éclipsé dans les poches de ses auteurs, mais, bel et bien dans les caisses des deux instances étatiques. Certes, on peut toujours comprendre les prérogatives des cours de compte qui veillent au grain pour préserver les fonds du contribuable et mettre en garde contre toute transgression des lois en vigueur. De la même rigueur, on ne saurait contrarier les attributions de l'appareil judiciaire dont on ne cesse de réclamer l'indépendance et l'impartialité. Cependant, des indicateurs aussi saillants qu'indignants laissent croire qu' on continue à s'acharner contre le rayonnement politique d'une entité telle que le PPS dans cette région du sud-est marocain, depuis la complicité de l'ancien gouverneur, du député décédé et de l'ex procureur qui avaient tout fait pour freiner et avorter, en vain, cette dynamique du Parti du Livre. Tout d'abord, on ne peut concevoir les visites exclusives des services de l'audit uniquement dans les communes PPS dans la province de Tinghir. Ensuite, on ne peut pas non plus tolérer ce jugement draconien contre le président PPS de la commune de Toudrha Soufla, ce qui suscite une vague de désarroi parmi tous les conseillers du parti et un profond sentiment d'indignation et de protestation contre cette conduite attentatoire à la vie du PPS dans cette contrée. C'est toute une population qui s'indigne aujourd'hui et qui est prête à manifester dans les rues contre cet acharnement abject contre le parti. On se souviendra de l'affaire des inscriptions falsifiées des précedentes élections et des incarcérations dont ont été victimes les militants du parti d'une manière arbitraire. Est-ce le même scénario qui se répète dans l'objectif de nuire à l'image du parti et à la réputation et l'intégrité de ses élus. La vérité est que ce genre d'agissement nuit du pays et aux aspirations légitimes du front démocratique d'instaurer et de renforcer l'Etat de droit et des Institutions. Toutefois, on demeure confiant pour la bonne marche de ce processus démocratique irréversible. Espérons que la Justice saura rétablir ce disfonctionnement.