On reviendra sur le comportement récidiviste du gouverneur de Tinghir qui, à longueur de journée, s'évertue à porter préjudice à l'image de marque du Maroc de l'après Constitution. A plusieurs reprises, on n'a pas hésité à dénoncer avec fermeté son attitude ostentatoire et belliqueuse envers tous ceux qui osent déranger la place de choix qu'il ne cesse d'octroyer à son parti de prédilection. On se souviendra des émeutes interminables qui ont émaillé le parcours de cette région, depuis son avènement, chose qu'on a eu le soin de mettre à nu, en son temps. Ces soulèvements massifs à caractère tribal et social ont fini par jeter toute une zone dans la tourmente et la terreur, à cause de l'effacement du premier responsable qui n'avait d'autre mission que de hisser au plus haut de la marche sa formation politique préférée. A l'approche des élections législatives, on avait beau croire que l'Etat allait débarrasser la province de calamité dont les sévices ont cruellement nui aux populations en continuelle ébullition. C'était une désillusion amère ! Le gouverneur n'avait pas encore enfoncé complètement le clou. Il lui fallut épauler le candidat du PAM, son fidèle compagnon. Pour ce faire, il s'assignait comme tâche d'annihiler tous les partis qui pouvaient hypothéquer son plan obscène, en particulier le PPS dont le rayonnement irritait le gouverneur timoré. A ce propos, il mobilisa tous les agents de l'Autorité afin de parvenir à son objectif, en procédant à toutes les pratiques ignobles. Pressions, menaces, fraudes, telles étaient les manœuvres utilisés, au su et au vu de tout le monde. On citera dans ce sens, les présidents des communes PPS qui ont souffert de ces harcèlements sans pitié pour quitter leur parti ou baisser les bras en pleine campagne électorale. Pour semer la discorde dans les rangs du parti du livre, les mafieux à la solde du gouverneur se livraient même à des accusations non fondées envers les militants dans le but de les intimider et les terroriser. Nombre de conseillers PPS passaient alors leurs temps à trimbaler dans les locaux de la gendarmerie et la justice pour de faux chefs d'accusation. Devant toutes ces machinations effrénées contre le PPS, véritable ennemi du PPS, les résultats du scrutin ont finalement tourné en faveur le candidat du PAM dont les procédés sont connus de tout le monde. Une réelle mascarade, car personne ne pouvait « gober » l'échec du candidat PPS dont le charisme et le profil aussi éloquent qu'imposant n'avaient d'égal que l'éclosion du parti dans les multiples contrées de la préfecture. Le gouverneur peut maintenant déguster les plaisirs de ses assauts vindicatifs et siroter toutes les largesses de son élu en farce. Seulement, les appétits revanchards du gouverneur ne sont pas à leur terme, puisque, dès maintenant, il se prépare, avec son parti de choix, au prochain échéancier électoral. A cet effet, il s'apprête à accomplir vilaine besogne, celle de mater complètement le PPS, tout en sachant que son impact sur les populations, laborieusement tissé depuis des années, allait compromettre son schéma hégémoniste et tyrannique. Les indicateurs de ce désir déstabilisateur ne tardent pas à se faire valoir. Usant des mêmes procédés indignes, ses acolytes se paient encore le luxe de fomenter des accusations imaginaires contre nombre de militants du PPS pour les enfoncer dans les prisons, voire de les tenir en exemple à tous les membres du parti, très vulnérables à ce genre d'épreuves mesquines. Plus de quinze militants sont déférés en justice pour des motifs insensés. L'offensive du gouverneur est si criarde, cette fois-ci qu'il perd toutes les vertus et les principes d'un responsable censé se conduire en véritable défenseur de la Constitution que tous les marocains ont adoptée avec euphorie. Il n'a nullement froid aux yeux, à titre d'exemple, de confier l'organisation des festivités marquant l'anniversaire de la glorieuse épopée de Bougafer, à une seule et unique association appartenant au PAM, alors que cet événement national revient à toutes les sensibilités de la province sans favoritisme ni parti-pris. Pour ce faire, il débloqua non moins de 30 millions de centimes au profit de cette douteuse structure associative. Les exemples ne manquent pas et n'ont jamais manqué pour brosser le tableau sombre d'un gouverneur qui n'a fait que discréditer l'image du nouveau concept de l'Autorité que les souverains, l'ancien à la fin de sa vie, et l'actuel fort engagé à ce sujet, n'avaient de cesse de matérialiser au grand bonheur des marocains, avides de justice, d'équité et d'éthique. Le gouverneur de Tinghir n'a absolument rien à voir avec tout cela. Son éviction est-elle, encore une fois imminente, mais probante et fructueuse ? En tout cas, c'est le souhait le plus ardent de toute la communauté de cette région amenuisée, mutilée et avilie, depuis son avènement.