Ayant ouvertement critiqué l'influence du PAM sur certains walis et gouverneurs, le PPS nuance aujourd'hui ses propos. Manque de courage ou réalisme retrouvé ? Le Parti de l'authenticité et de la modernité fait-il peur au PPS ? Rien de moins sûr au vu de l'issue de la réunion du bureau politique (BP) de l'ancien parti communiste marocain mercredi, qui a été sanctionnée non pas par un mais deux communiqués. Dans la première mouture, le BP du Livre réservait tout un paragraphe aux déclarations qualifiées de « non-responsables du secrétaire général du PAM », qui appellent les autorités à prendre des positions dites « hostiles » contre « le camarade Nabil Benabdallah ». Ce dernier s'est montré à maintes reprises favorable au changement des certains walis et gouverneurs, arguant de leur proximité supposée avec le PAM. Le SG du PPS a dit en craindre les conséquences sur le bon déroulement des prochaines législatives anticipées. Une crainte partagée par d'autres formations politiques. Dans la première mouture, le BP du PPS réservait tout un paragraphe aux déclarations qualifiées de « non-responsables du secrétaire général du PAM ». Prenant fait et cause pour Benabdallah, le bureau politique assure que ses propos sont dans la ligne de la position du parti, puisque c'est suite à ces déclarations que le bureau national du PAM a appelé, le 27 juillet, les ministères de l'Intérieur et de la Justice à interroger toute personne accusant le Tracteur de contrôler les walis et gouverneurs. Surprise ! La direction du PPS a tout simplement effacé ce paragraphe de la seconde version du communiqué de son bureau politique. Aucune trace sur Biadillah, sur « la nécessite de rompre avec les pratiques du passé » ou encore sur « les walis et gouverneurs». Certains voudraient que cet acte manqué soit une manière de ne pas envenimer davantage les relations déjà tendues du PPS avec le PAM. Mais en dépit de cette « rectification », force est de constater qu'entre les deux partis c'est le « moi je t'aime, moi non plus » qui prévaut. Le fougueux PAM, sous l'impulsion de son fondateur Fouad Ali El Himma, a réussi en 2009 et début 2010 à « séduire » bon nombre d'élus du PPS, notamment dans le nord-est. Mais dès que la flamme du Tracteur commençait à s'essouffler, le PPS est revenu à la charge. L'été dernier, de nombreux conseillers, autrefois ralliés au PAM, ont rejoint le PPS, surtout dans le nord. Et c'est justement grâce à cette opération de retour au bercail que la formation de Nabil Ben Abdallah a pu arracher un siège de plus, lors d'une élection partielle, à la Chambre des conseillers (collège des collectivités locales), en la personne de Dibouni, justement un ancien du PAM. La guerre ne fait que commencer.