Qui libérera Tinghir de ses malheurs ? C'est la question que se posent tous les citoyens d'une province amoindrie, abattue et abandonnée à son sort, depuis que la gestion de ses affaires publiques était confiée à l'une des gouvernances les plus obsolètes du royaume. Il est bien clair que le gouverneur de Tinghir se montre amnésique de la prestation de serment qu'il avait accomplie entre les mains du monarque, lors de sa nomination à la tête de cette jeune province. Aucun précepte de cet acte pieux et solennel dont la teneur est empreinte de fidélité envers les symboles sacrés de la Monarchie et les valeurs suprêmes de la Nation, ne semble préoccuper ce responsable en déphasage total avec les profondes mutations nationales, confortées par la nouvelle Constitution. Cette dérobade déconcertante des principes du nouveau pacte conjointement établi par la Royauté et le Peuple ne tarde pas, en fait, de provoquer un tollé général dans la région de Tinghir. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu'une émeute n'éclate dans tel ou tel douar, sans qu'un sit-in ne se forme devant les diverses bâtisses de la province, sans qu'un soulèvement massif ne sillonne les artères de la ville, sans que les slogans du genre de « Gouverneur, dégage ! » ne soit époumoné à tue-tête, à l'instar de l'humiliation dont il fut l'objet à Alnif…Qu'attend donc le Pouvoir central pour réagir et éviter à la région une réelle calamité irrémédiable ? Ce n'est plus les exemples qui manquent pour brosser un tableau de déficiences des plus funestes dans une province exténuée par les affres de la vie quotidienne. La misère et l'exclusion font légion, au moment où le gouverneur ne pipe mot au cœur de cette déchéance alarmante. On ne cessera jamais de répéter que le gouverneur ne se soucie que d'une seule et unique mission, celle d'imposer, par les moyens les plus ignobles, son candidat préféré, connu de tout le monde. Pour ce faire, il ne daigne pas de commanditer toute une campagne d'intimidation et de dénigrement contre le PPS et ses valeureux militants. Sans vergogne ni scrupule, il se paie le luxe de priver les communes dirigées par les membres de cette formation politique des projets structurants afin de créer des sentiments de malaise au sein des habitants de ces communes frustrées qui, au vu de leur situation inéquitable par rapport à leurs homologues d'autres coins de la province, s'en prennent tout naturellement, à leurs responsables communaux qualifiés « d'incapables ». Par ailleurs, il n'a pas froid aux yeux de transgresser les lois en vigueur, en confiant, à travers le conseil provincial dont les rênes sont détenues par son parti de prédilection, des projets à ses « clients », avant même de procéder au lancement des marchés en bonne et due forme, comme le stipulent les règles requises. Dans le même sillage, il n'hésite pas non plus de mener une véritable charge de provocation éhontée contre un personnage de la région, fort connu pour son intégrité irréprochable et sa compétence avérée durant tout son parcours administratif et politique, en tant qu'ingénieur dévoué, pour la simple raison que ce cadre omniprésent, civique et largement plébiscité, menace potentiellement la candidature de son protégé. Un calcul politicien des plus abjects ! D'autre part, il n'arrête guère d'attiser la discorde et la tourmente dans les milieux communaux en y introduisant ses sbires provocateurs auxquels il prescrit des allégations envers les communes PPS, y compris celle menée par le personnage en question, ignoblement fomentées et reproduites aux sièges des communes en vue d'y semer la zizanie, (le fait de dresser avec malice, des citoyens contre la commune pour une affaire de recrutement dans la mine, quoiqu'il n'en soit pas de son ressort, en est une parfaite illustration). Cette abominable conduite n'est plus un secret pour personne et, plus les échéances électorales s'approchent, plus ces comportements déstabilisateurs s'enragent. D'autant plus que son discrédit au sein des populations ne fait que s'amplifier à mesure que ces bavures crèvent l'écran. Bien entendu, on ne pourrait faire confiance à un responsable dont le passage à la tête de cette province est chaotique. Il est alors de l'intérêt de toute cette communauté dont le parcours est particulièrement glorieux en matière de bravoure et patriotisme, de débarrasser la province de son étau qui ne cesse de se resserrer autour d'elle, au grand malheur des citoyens, laissés pour compte. Ces tribus qui ont marqué un long itinéraire de l'Histoire du Maroc ne méritent point qu'on se conduise avec eux de la sorte. C'est inadmissible et il est grand temps qu'on mette un terme à leurs calvaires !