Depuis lundi dernier, plus de 400 dossiers ont été déposés au guichet unique de la commune rurale d'Aourir. Cette opération qui s'insère, en effet, dans le cadre de la régularisation de la situation afférente aux constructions illégales qui jalonnent presque la totalité de cette région, connue pour une grosse propagation des infractions urbanistiques. L'abondance des dizaines de citoyens, tôt le matin, en début de semaine, traduit bien la volonté des contrevenants de se soumettre aux dispositions en vigueur en termes d'habitat et d'urbanisme. Après donc des années d'anarchie fomentée par, en particulier, des conseillers communaux dont le président sur la sellette qui attend toujours les résultats des inspections entamées à ce propos, depuis la visite à Agadir du ministre délégué de l'Intérieur, il y a un peu moins de deux mois. On se souviendra aussi, de la rencontre de concertation avec tous les acteurs du domaine de l'urbanisme, les autorités locales et les représentants de la société civile relevant de cette zone. Au cours de cette réunion, il était alors question, à l'instar des piémonts d'Agadir et de la commune rurale Drarga, d'entreprendre des démarches de réhabilitation permettant l'abolition des constructions non réglementaires et la mise en œuvre d'un plan de régularisation, selon des tarifs ne dépassant guère 1400 dhs, comme frais d'architecte, de bureau d'étude et de bureau de contrôle. Après un délai de pas plus d'un mois pour l'instruction du dossier en question, l'autorisation est ipso facto délivrée à son auteur. Ces mesures qui ont suscité, il est vrai, un sentiment de satisfaction au sein des populations concernées, illustre bien le désir de toutes les parties de couper avec les habitudes négatives d'antan. S'agissant des constructions qui occupent le domaine public maritime, perpétrées généralement par des notabilités de la région, dont le souci de s'enrichir illicitement, encore de plus belle, ces mesures de restitution ne les concernent absolument pas. Leurs constructions illicites ont été purement et simplement démolies, du côté de Tamaouanza et du littoral d'Aourir. D'ailleurs, ce comportement illégal qui s'est développé très vite, ces derniers temps, profitant de la préoccupation des autorités des soulèvements massifs durant l'année écoulée, a été sanctionné au su et au vu de tout le monde, sans réaction des concernés qui se contentaient de déplorer, de loin dans leur véhicule, la chute de leurs immeubles en décombres. Il faut bien dire que ces ripostes des autorités pour affronter les contrevenants avec fermeté et détermination, a grandement contribué à l'instauration progressive des principes du respect des lois en vigueur. Mieux encore, on implante surtout les valeurs du dialogue afin de trouver les solutions appropriées à cette problématique qui n'a fait que durer, pendant longtemps, sous les auspices de certains agents d'autorités et membres communaux inciviques et corrompus, mettant toute la région dans la tourmente et la dérive. Toutes ces destructions qui s'élèvent à presque 5000 habitations dans nombre de points de la préfecture, ont jeté dans l'air des milliards de dirhams, volatilisés sous les coups de tentacules des bulldozers. Un gâchis incommensurable !