SM le Roi Mohammed VI a visité, mercredi, les différents chantiers de réhabilitation et de restauration en cours dans l'ancienne médina de Casablanca. Le Souverain a effectué une tournée à travers les ruelles de l'ancienne Médina et visité la zaouia Harakia Derkaouia, la mosquée de la zaouia Kadiria, ainsi que la mosquée Mguirja, récemment restaurées. Soulignons que le projet de réhabilitation et de mise à niveau de l'ancienne Médina de Casablanca devra offrir, une fois achevé, un nouveau visage à cette partie de la ville après des années de marginalisation et d'abandon afin de lui permettre de se projeter dans l'avenir. Ce projet d'envergure, lancé par SM le Roi Mohammed VI le 27 août 2010, vise la réhabilitation de l'aspect architectural authentique, l'amélioration des conditions de vie des populations et la restauration des édifices historiques de ce berceau de la capitale économique du Royaume en vue de préserver la charge historique et culturelle qu'il a véhiculée à travers les siècles. Il aspire aussi à mettre en place une stratégie globale de développement durable dans les domaines socio- économiques, culturels et urbanistiques, qui permet de répondre en priorité aux attentes des populations, de favoriser leur adhésion à la préservation et au développement de leur quartier et de bénéficier des ressources et potentialités que recèle la Médina. Les habitants de L'mdina Laqdima, les acteurs de la société civile, les élus locaux et les commerçants de cet espace ont leur mot à dire en étant associés, à travers la voie privilégiée qu'est l'approche participative adoptée par le comité de pilotage de ce méga chantier, à cette mission de préservation de l'âme de la ville. L'ancienne Médina souffre de la problématique des maisons menaçant ruine avec 66 constructions dans cet état, selon les arrêtés de démolition et plus de 79 pc des logements ayant plus de 50 ans. Elle connaît également un déficit patent en matière d'équipements publics. Le réseau de l'eau et d'assainissement est dans un état vétuste et la voirie est en mauvais état, généralement revêtue de gros pavés érodés, disjoints et glissants. Pour se donner un coup de jouvence, la tâche est colossale puisque le programme de réhabilitation s'articule autour de nombreux axes ayant trait à la restauration du patrimoine bâti, aux infrastructures, aux édifices religieux, aux services socio-culturels sans oublier la promotion des activités touristiques. Il s'agit de transformer l'ancienne médina en un moteur de requalification urbaine et de développement humain avec la mise à niveau des équipements de base dont la rénovation des réseaux de distribution d'eau potable, d'électricité, d'assainissement, d'éclairage public, du réseau télécom et autres services sanitaires, la réparation des dysfonctionnements au niveau des espaces publics mais surtout de procéder à l'inventaire des bâtiments à réhabiliter ou à reconstruire. Doté d'une architecture incommensurable, le cœur historique de Casablanca regorge de monuments historiques à sauvegarder et à ressusciter afin de les transmettre aux générations futures avec sa muraille et ses portes dont Bab-Jdid, Bab-Marrakech, Bab-Lekbir et Bab-Marsa, le bastion de la sqala ou encore la place Sidi Fatah qui ont subi des dégradations menaçant leur pérennité. Une enveloppe budgétaire de 300 millions de dirhams a été allouée à la première phase du projet qui comprend plusieurs composantes dont le relogement des ménages, qui habitent dans les poches de bidonvilles et ceux qui occupent des édifices publics, la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine ainsi que la réfection de la voirie et la revalorisation des espaces verts. Ainsi, plusieurs chantiers répartis sur trois programmes ont été lancés simultanément l'année dernière et les travaux vont bon train avec 50 pc de ces programmes ambitieux déjà réalisés, selon le comité de pilotage du projet. Le premier concerne le relogement des ménages, le diagnostic des bâtiments menaçant ruine, l'aménagement d'une maison de culture au sein de l'église “Buena Ventura” et d'un centre multifonctions pour les activités diverses pour les jeunes et les personnes âgées, la création d'un centre d'addictologie et d'une unité de lutte contre la tuberculose au centre de santé Bousmara. Le deuxième programme porte, quant à lui, sur une enquête foncière entamée en collaboration avec l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie dans le but de récupérer des espaces pour développer des équipements de proximité nécessaires à la population face à la rareté du foncier de l'ancienne médina alors que le troisième, qui cible le classement de l'ancienne Médina de Casablanca en tant que patrimoine national, est en cours d'approbation par la commission centrale de classement.