Casablanca, cette mégapole, qui constitue aujourd'hui la joint venture de toutes les activités économiques et sociales, continue de souffrir invraisemblablement de la carence sinon de la médiocrité des espaces culturels. Il paraît que la culture dans notre capitale économique à l'image des autres villes du royaume ne requiert pas l'intérêt qu'elle mérite. Il suffit de faire un tour d'horizon sur les espaces culturels pour en constater les dégâts et en tirer les conclusions. Hormis les espaces privés à l'instar de la Villa des arts de Casablanca, la FOL, Espace Attijari et autres, ceux répondant aux normes de qualité requises sont à compter sur le bout des doigts. D'autres n'ont des complexes culturels que le nom. Sans parler des espaces, autrefois considérés comme des empires culturels dans les années soixante-dix jusqu'à quatre-vingt, où se sont produits des emblèmes de la culture, sont disparus à l'image du théâtre municipal. La plupart prennent aujourd'hui la forme d'un simulacre et sont délaissés dans un état de délabrement qu'ils deviennent quasi inexploitables. Sans compter quelques uns qui ont mis la clé sous le paillasson depuis belle lurette. C'est le cas du Théâtre qui se trouve sur le boulevard des FAR, jouxtant la librairie communale. Les autres complexes culturels dont se targue la ville manquent de conditions techniques pour toute animation culturelle sonorisation, éclairage et autres matériels sans parler de l'entretien qui leur fait quasiment défaut. Les seuls espaces, soi-disant potables, sont le complexe Touria Sekkat, Moulay Rachid et le Théâtre Mohammed VI. Quoique, ils ne peuvent combler les besoins d'une population qui dépasse les cinq millions. Certes, le projet de création de CasaArt, dont l'ouverture est prévue en 2014, donnera sans doute un nouvel élan à la scène culturelle marocaine. Le volet culturel compris dans le plan d'urbanisation de la ville de Casablanca ne manquera pas de redynamiser les champs culturels avec la réhabilitation de vingt bibliothèques publiques et de six complexes culturels ainsi que la création d'un nouveau théâtre. Toutefois, la bonne gestion culturelle requiert aussi la mise à niveau des maisons de jeunes, jadis, un vecteur essentiel et influent dans la scène culturelle. Les communes aussi sont interpellées à ce sujet. Car, de par leur proximité avec le citoyen, ces dernières doivent disposer d'une stratégie de promotion culturelle avec des mesures d'encouragement incitatives. Il n'est jamais assez de rappeler qu'un pays sans culture est un pays dénué de savoir et de mémoire.