Les dégâts causés dans les villes par les récentes pluies torrentielles qui se sont abattues sur la plus grande partie du Royaume ne sont pas encore connus dans le détail que voilà que percent des inquiétudes sur le sort de la campagne agricole. Dans les régions comme le Gharb, où les dernières précipitations ont été particulièrement senties, les agriculteurs ne font pas mystère de leur appréhension et restent vigilants quant à la suite des événements. En fait, tout dépend de la justesse des prévisions météorologiques des uns et des autres. Selon la météo nationale en effet, la relative embellie observée vendredi devrait perdurer quelque temps avant qu'un nouveau front humide n'atteigne le Maroc. La météo étrangère est moins optimiste, puisqu'elle annonce de nouvelles fortes pluies pour dimanche ou, à tout le moins, pour le début de cette semaine. Dans le premier cas, les agriculteurs seront assurés d'avoir le temps de voir venir ; dans le second les délais seront trop courts pour que dans certaines régions spécifiques, la campagne agricole n'en pâtisse pas. Pourtant, à fin novembre, l'état de la campagne était plus que prometteur. Un communiqué du ministère parle même de bonnes conditions qui se sont traduites « par une amélioration de différents indicateurs, notamment la mobilisation des agriculteurs sur le terrain, l'utilisation des intrants, le bon démarrage de la campagne d'exportations d'agrumes… ». Boostées par la précocité, ces dernières auraient en outre été favorisées par une forte demande sur le marché européen. En fait, les performances à l'export sont très satisfaisantes puisque les expéditions ont enregistré 20 pour cent de mieux qu'en fin de période correspondante de l'année dernière. Ces conditions ne semblent pas devoir être celles de la campagne céréalière. Bien que les travaux de préparation des sols aient été réalisés à temps et que 1,8 ha aient été semés contre 1,3 à semblable période de l'an passé, les dernières saillies pluviométriques peuvent avoir entamé cet enthousiasme. En particulier dans les régions où les pluies ont occasionné de sérieux dégâts. En sorte que la question est de savoir quels seront les palliatifs à trouver à cette situation inédite. Bien qu'elles n'en aient pas encore formellement exprimé la demande, on prête à certaines associations agricoles l'intention de requérir l' aide de l'Etat. Mais, quelle que soit la réponse de l'administration, les assurances sont déjà sollicitées s'agissant des grands domaines.