Le projet intégré d'énergie électrique solaire, d'une puissance globale de 2000 MW, dont le lancement effectif a été donné par SM le Roi Mohammed VI, est un événement revêtant une importance stratégique pour le pays. C'est en fait un autre chantier novateur lancé dans le cadre d'une démarche volontariste et prospective, qui permettra au Maroc de se positionner de manière adéquate dans la course aux ressources énergétiques alternatives. La force de la stratégie ainsi préconisée est qu'elle s'inscrit dans le cadre d'une logique économique mais surtout dispose d'une dimension environnementale conséquente. Les pays en développement ont souvent sacrifié cette dimension de développement durable sur l'autel de l'efficacité économique. La prise en charge du coût environnement de toute stratégie de développement se doit de prendre en compte les intérêts des générations futures. La "Moroccan Agency for Solar Energy" (MASEN), aura à déployer cette nouvelle stratégie en permettant au Maroc d'accéder à une source d'énergie propre. Elle contribuera, sans nul doute, à réduire considérablement, à terme, notre dépendance énergétique. Il est vrai que les investissements en infrastructure nécessaire à la viabilisation de cette stratégie sont lourds et coûteux. Mais il est aussi vrai que l'analyse du coût d'opportunité de cette stratégie montre que le pays part gagnant dans ce domaine. A ce niveau, il n'y a plus d'arbitrage possible. La voie choisie s'impose d'elle-même. Elle ouvre des perspectives formidables en matière de ressources énergétiques alternatives. Une option justifiée aussi par le fait d'avantages comparatifs en la matière. D'aucun ne saura nier le fait que l'exploration de ces voies du développement est nécessairement inscrite dans le moyen et long termes. Il nous suffit, par ailleurs, de nous poser la question : que serait devenu le Maroc sans sa politique des barrages ? Une politique qui était à l'époque critiquée par les économistes d'organismes internationaux, arguant du fait que ce genre d'investissement, à coefficient de capital élevé, n'était pas à la portée d'un pays comme le Maroc. La critique était formulée à partir de considérants liés à la rentabilité financière directe des investissements publics.