Le 6 mai 2011, le ministère de l'Intérieur a rendu public, dans le B.O de la même date, l'appel à toutes les citoyennes et citoyens pour une révision exceptionnelle des listes électorales. Il s'agit d'une opération d'une extrême importance pour le processus démocratique en cours dans notre pays. Au-delà de son caractère administratif et technique, cette opération porte une signification profonde en termes de mobilisation de tous les citoyens pour définir avec exactitude le corps électoral. Les changements qui interviennent dans le profil de la population votante rendent, à chaque fois, ce genre d'ajustement nécessaire. Cette fois-ci, vu le contexte, une telle opération est cruciale eu égard à cet acte citoyen qu'est le vote. Nous gardons présent à l'esprit toutes les circonstances qui ont conduit au score historiquement indigent de participation lors des élections législatives de 2007. Ce taux a été décrypté comme une sanction citoyenne à l'ensemble de la classe politique. Une manière de dire la désapprobation des citoyennes et citoyens à la marche de la gestion des relations élus/électeurs à tous les étages de l'édifice du système représentatif. Il est évident que les composantes de la société politique ont pris conscience de ce déficit et ont entrepris, depuis lors, des efforts en vue de remédier à cette situation qui porte en elle les germes de la discorde. Aujourd'hui, suite au lancement de chantiers structurants pour l'ensemble de cet édifice démocratique : (la régionalisation avancée, la réforme de la constitution et les échéances législatives de 2012), la révision des listes électorales prend une signification stratégique. A deux journées du lancement de la présente campagne d'information, de sensibilisation et de mobilisation des citoyens pour participer, l'affluence n'était pas record. Le temps imparti à cette campagne peut se révéler insuffisant pour déclencher la mobilisation souhaitée. C'est pour cette raison que tous les acteurs concernés en amont par ce processus (gouvernement, partis politiques, centrales syndicales et acteurs de la société civile) puissent se mobiliser, dans un élan citoyen, de manière exceptionnelle et à la mesure des défis qui nous attendent. Les mécanismes de la communication publique devront être mobilisés en évitant tous les écueils qui peuvent en dénaturer le sens. Il s'agira de développer un discours crédible, loin de toute propagande éculée, un langage de vérité qui parle à l'intelligence du citoyen et à son sens de l'engagement pour le pays. Tous les espaces de communication publics doivent être ainsi investis avec comme objectif qualitatif de convaincre par des arguments forts. C'est la seule manière de conforter que l'exception de l'expérience marocaine a du sens.