‘‘Mercredis de la connaissance'' : Où en sommes-nous par rapport à la politique culturelle aujourd'hui ? Où en est-on quant aux avancements et points de changements ? En effet, la conférence organisée, mercredi dernier, par l'association Sala Al Moustakbal et bibliothèque Sbihia dans le cadre des ‘‘Mercredis de la connaissance'' était l'occasion pour Mohamed Lotfi Mrini, Secrétaire Général du Ministère de la Culture, pour braquer les lumières sur les points de changement dans la politique culturelle actuelle du Ministère. «Après 2012 et après la nouvelle Constitution de 2011, plusieurs droits culturels ont été adoptés dont la liberté de la création, la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine qui va coordonner d'une manière transversale avec tous les secteurs. Ce se sont ainsi des points de changements radicaux dans le pays qui se seront traduits dans la réalité à travers les politiques publiques», a-t-il expliqué. Par ailleurs, l'intervenant, lors de cette conférence modérée par le professeur Said Sihida, a rappelé que malgré le budget «maigre» du Ministère de la Culture, qui n'a pas été changé et ce malgré le cumul des expériences précédentes ; il y a un changement majeur au niveau de la vision. Car, selon lui, le premier point de changement réside dans le fait que le ministère de la Culture aujourd'hui fonctionne selon un programme sectoriel avec des axes bien définis dont notamment la proximité, le soutien à la création, la valorisation du patrimoine, la diplomatie et la gestion. Ce programme sectoriel, a-t-il précisé, s'inscrit entre autres dans la stratégie de 2020. «C'est pour la première fois que le Ministère de la Culture adopte une stratégie, une vision et un programme avec les moyens modestes. » Selon lui, le cumul qui existait était causé uniquement par les politiques ponctuelles. Lotfi Mrini n'a pas manqué de signaler à un autre point de changement celui de la gestion quotidienne au sein du Ministre. Pour ce qui est du patrimoine, poursuit-il, le ministère détient 140 projets avec une enveloppe budgétaire de 4 millions de dirhams à l'horizon de 2020, ainsi que 2 milliards de dirhams au soutien et à l'industrie culturelle. Certes, la question qui se pose aujourd'hui est relative d'une manière ou d'une autre aux industries culturelles. Comment peut-on faire ainsi de la culture un vecteur générateur de richesse ? Bref, créer une économie culturelle. Pour ce faire il fallait y avoir l'invention de tous acteurs. «La culture œuvre pour la stabilité, ainsi que le développement avec la création des postes d'emploi. La politique publique culturelle est une culture qui exige l'intervention de plusieurs acteurs parallèlement au ministère de la Culture, mais aussi le ministère de l'Education, le ministère de l'Habitat et de la Politique de la Ville, le ministère de l'Artisanat, le ministère des Habous et des Affaires Islamiques, les élus...», a-t-il indiqué. De son côté le ministère a œuvré pour la création d'une économie culturelle et créative. «Je crois que le Maroc est prêt actuellement à le faire. « Ainsi, on a décidé de soutenir des associations, des sociétés, ainsi que des coopérations travaillant dans le secteur pour se restructurer et œuvrer selon des standards professionnels... la présence du soutien aux projets culturels notamment au niveau de la production, de la création et de la diffusion», a-t-il expliqué. Et d'ajouter : «Quand on parle du sujet de la politique culturelle, c'est une politique nationale. Mais cette politique nationale en coordination avec toutes autres politiques sectorielles n'est pas encore mise en place.» En d'autres termes, il n'y a pas une vision nationale de la culture où tous ces intervenants se ressemblent pour mettre en œuvre une seule vision, a-t-il ajouté. En outre, l'invité de l'association ‘‘Mercredis de la connaissance'' a pointé du doigt la gestion de la langue. «Il y a presque absence d'intérêt à la langue au niveau institutionnel...», a-t-il fait savoir.