Le ministère de la culture va lancer très prochainement un débat avec tous les acteurs pour l'élaboration d'une charte nationale devant servir de cadre référentiel au statut du Conseil national des langues et de la culture marocaine, prévu dans la constitution, a annoncé, samedi à Kénitra, le ministre de la Culture et membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme, Dr.mohammed Amine Sbihi. Intervenant lors d'une rencontre, initiée par la Commission permanente de la Culture et de la communication du PPS sous le thème "la stratégie culturelle du Maroc des réformes», Dr Sbihi a fait savoir que tous les acteurs impliqués dans le secteur seront associés au débat ouvert dans le cadre de ce chantier d'élaboration de la charte nationale, notant que son département compte mobiliser à ce propos tous les moyens requis à la création du conseil des langues et de la culture marocaine. Pour M. Sbihi, la culture constitue un ensemble intégré englobant tous les domaines de la créativité, des arts, des lettres et des relations humaines accumulés durant des générations et qui constituent de ce fait le fondement de l'identité matérielle et spirituelle de la nation. Selon lui, la culture doit occuper une place centrale dans le projet de développement du pays, car il s'agit d'un secteur productif. C'est pourquoi, il est impératif d'adopter une approche intégrée de la chose culturelle associant les professionnels, les intellectuels, les créateurs, la société civile et les collectivités locales, a-t-il noté. Il a estimé dans ce cadre que seule l'adoption d'une nouvelle politique efficiente est à même de permettre de résoudre, ne ce serait qu'en partie, les difficultés du secteur inhérentes au déficit en infrastructures et en formation, étant donné que la culture est un service public par excellence qui ne doit pas être réduit à une vision élitiste, folklorique, ou idéologique. Dans le cadre de cette action, a-t-il poursuivi, la priorité sera accordée à la préservation des spécificités de la culture marocaine et à la consolidation de toutes ses composantes tout en restant ouvert aux valeurs culturelles universelles, loin de tout chauvinisme. C'est ainsi qu'un plan d'action sectoriel au titre de l'exercice 2012 a été déjà élaboré dans le cadre de la nouvelle stratégie du ministère dans le but de mettre en œuvre la vision globale du département au cours de cinq prochaines années, a-t-il fait savoir. Ce plan d'action, a-t-il ajouté, repose sur cinq axes que le ministère compte mettre en œuvre en adoptant une approche participative associant tous les acteurs, les secteurs gouvernementaux, les instances élues, la société civile, le secteur privé et des partenaires étrangers. Ces axes sont définis selon une politique fondée sur une vision de proximité élargie englobant les préoccupations spatiale, sociale et culturelle, le soutien et l'accompagnement des créateurs, la restauration, la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel matériel et immatériel, la dynamisation de la diplomatie culturelle, la coopération internationale ainsi qu'une gestion fondées sur les principes de la bonne gouvernance. Réagissant aux idées fondatrices exposées par le ministre, Houcine Chaâbi, membre du Comité central du PPS et coordinateur national du secteur de la culture et de la communication au parti, et qui a à son actif nombre de contributions importantes dans le domaine culturel, théâtral et médiatique, a indiqué que la réalisation des objectifs définis dans la stratégie du ministère ne peuvent pas être atteints sans restructuration du département de la culture dans le sens de lui accorder les moyens de sa nouvelle politique et sans développement des structures et espaces culturels dans les différentes régions du pays. Depuis l'indépendance du Maroc, le secteur n'a jamais été une préoccupation majeure dans les politiques gouvernementales, comme le font comprendre les budgets dérisoires qui lui ont été toujours accordés, a-t-il rappelé, notant que cette politique a eu pour résultat le déficit gravissime qu'accuse à présent le secteur en infrastructures de base nécessaires. Il s'est félicité à cette occasion de l'action menée durant les quatre derniers mois et de l'engagement pris pour réhabiliter le ministère de la culture dans ses fonctions et rôles (salon international du livre notamment) et le réconcilier avec les différents opérateurs, appelant à intégrer la culture marocaine dans sa diversité et ses différences dans les plans de développement du pays et en particulier dans le projet de régionalisation avancée en gestation. Il a recommandé dans le même ordre d'idées de consacrer à l'industrie culturelle et en particulier aux unités opérant dans le domaine un traitement spécifique de faveur qui ne doit pas les considérer comme les entreprises agricoles, industrielles ou commerciales, car il s'agit de la production des valeurs et non de produits industriels, agricoles ou autres. Dans le cadre du débat ouvert à l'issue de l'exposé du ministre, nombre d'intervenants ont appelé à rechercher des solutions aux difficultés du secteur de la culture dans la région du Gharb, qui souffre d'un manque en infrastructures nécessaires à la promotion des activités culturelles. Ils ont souligné de même la portée de la culture dans le processus du développement du pays tout en insistant sur l'importance de la mise en valeur de la richesse de la culture marocaine, grâce à la diversité de ses composantes et à ses différents affluents régionaux et locaux. Ils ont recommandé de même de mettre en valeur des différents sites historiques de la région du Gharb-Chrarda-Bni Hsane, d'organiser des caravanes culturelles à travers les contrées et cités du pays, d'associer les Marocains résidant à l'étranger à ce chantier et d'éditer un Atlas du patrimoine culturel matériel et immatériel des régions. Ont assisté à cette rencontre, qui s'est déroulée sous la présidence de M. Mohamed abdelwahab Allali, membre du CC du PPS et président de la Commission permanente de la culture et de la communication du PPS, un grand nombre de militants du parti venus de la Région du Gharb mais également d'autres régions du pays ainsi que plusieurs intervenants dans la secteur de la culture, des créateurs, des artistes, des musiciens, des hommes théâtre, des journalistes et des activistes de la société civile.