Journée d'étude organisée par l'OPEMet le groupe parlementaire du PPS Les militants des droits des enfants, réunis lors d'une journée d'étude organisée mardi dernier par l'Organisation des pionniers enfants du Maroc (OPEM) en collaboration avec le groupe parlementaire du PPS à la chambre des représentantssont unanimes : «25 ans après l'adoption de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, il reste encore du chemin à parcourir pour consacrer pleinement les droits des enfants». Il faudra surtout poursuivre l'harmonisation de la législation nationale avec les conventions internationales, comme l'a souligné Rachid Roukbane, chef du groupe parlementaire du PPS à la première chambre, qui s'interroge sur la possibilité de mettre en place un code de l'enfance rassemblant les principes directeurs des protocoles liés à la convention internationale. A côté de ce chantier législatif, il faudra relever une série de défis. La protection des mineurs contre l'exploitation économique figure parmi ces challenges. Mohamed Hajjioui, vice-président de l'OPEM n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le projet de loi relatif au travail domestique qui fixe à 16 ans l'âge minimal de ce type «d'emploi». «Fixer l'âge d'accès au travail domestique à 16 ans constitue une violation des conventions internationales auxquelles le Maroc a adhéré», a-t-il dit. Il affirme également que la nature et les conditions dans lesquelles s'exerce le travail domestique peuvent nuire à la santé et à la sécurité de l'enfant. «Surtout que le projet de loi n'instaure pas des mécanismes d'inspection du travail domestique». Autant de failles qui ont poussé le groupe parlementaire du PPS à la première chambre à s'abstenir de voter ce texte. En tout cas, les chiffres sur le travail des mineurs sont alarmants. Ils sont 60.000 enfants âgés de moins de 15 ans à travailler. Abdeslam Seddiki, qui s'est exprimé sous sa casquette politique, nuance l'ampleur de ce phénomène en affirmant que le nombre de mineurs exerçant une activité a baissé, puisqu'il est passé de 600.000 au cours des années 1970 à 60.000 aujourd'hui. Outre ce projet de loi, les intervenants lors de cette journée d'études ont également fustigé l'amendement de l'article 16 du code de la famille pour proroger pour la 3ème fois la période transitoire permettant aux couples ayant conclu un mariage par la lecture de la «Fatiha» de régulariser leur situation. «Prolonger cette période de 5 ans supplémentaires revient à favoriser la prolifération du viol et du phénomène du mariage des mineurs», prévient Mohamed Hajjioui. Outre le travail domestique et le mariage des mineurs, d'autres défis restent à relever. En tête, la lutte contre l'abandon scolaire, a souligné Abdeslam Seddiki qui reconnait les difficultés rencontrées pour éradiquer ce phénomène. A côté de cela, «il faudra lutter contre la pauvreté qui reste la principale cause du travail des mineurs», ajoute-t-il.Autre défi et non des moindres concerne le viol des enfants qui défraye souvent la chronique, ajoute-t-il. Si les défis sont multiples, Mohamed Ait Azizi du ministère de la Famille affirme que le Maroc a réalisé des avancées à plusieurs niveaux, notamment en matière de santé et d'éducation. Et de rappeler que le Maroc dispose d'une politique publique intégrée pour la protection de l'enfance. Il reconnait toutefois l'impératif de lutter contre le phénomène des enfants de la rue.