Serge Besset est compositeur de musique pour les films d'animation. A l'occasion du festival international du cinéma d'animation (FICAM), il a exposé devant les festivaliers son expérience autour d'un thé à la Menthe sur le thème : «du long métrage, le travail du compositeur dans le cinéma d'animation». Les propos. Al Bayane : Comment en êtes-vous venu à la composition musicale des films d'animation ? Un pur hasard ? Serge Besset : J'étais musicien, pianiste. En effet, je suis lauréat d'une école de musique à Lyon. Comme tous les métiers, ce choix était une histoire de rencontre, du pur hasard. Auparavant, on n'avait pas de matériel comme aujourd'hui. Et du coup, je travaillais sur quatre pistes. Je m'amusais à faire de petites orchestrations sur la base de quatre instruments différents. Et puis, quelqu'un a ouï-dire que je faisais et composais de la musique. Il m'a proposé d'apporter une touche musicale sur des reportages et faire d'autres petites choses très simples, à savoir des musiques sur des sujets relatifs à la santé comme le cancer... Après, j'ai rencontré mon meilleur ami qui étudiait à l'époque aux beaux arts et qui s'amusait à faire des films d'animation. On a commencé à faire ensemble des films qui ont eu un succès. Je suis donc rentré dans ce monde un peu comme ça, par hasard. C'est une vraie histoire de rencontre. Nous aimerons bien revenir sur la musique du film «Phantom boy» qui a été projeté lors du FICAM. La musique a vraiment poétisé le film. Elle y était un protagoniste fondamental, stupéfiant et d'une tendresse remarquable. Comment avez-vous pu créer cette symbiose et harmonie entre l'image, le visuel et la musique ? D'habitude, les réalisateurs m'apportent un film, et moi, je reste chez moi et je compose. Au bout d'une semaine ou un mois, ils reviennent me voir ; je leur montre ce que j'ai fait. Avec les deux réalisateurs du film, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, c'était pareil : un travail minutieux et dur à la fois a été fait sur la musique. J'ai compris qu'il fallait travailler tout le temps avec eux. Finalement, on a pu trouver la meilleure musique qui correspond aux images et au film. Comment se portent les compositeurs de la musique des films d'animation ? Le métier est-il en bonne santé ? C'est un secteur comme tout autre. Pour réussir sa carrière, il faut que le compositeur trouve un alter égo. En fait, pour démarrer dans le domaine, c'est un peu compliqué comme dans tout métier. Et souvent, mon travail de compositeur est un duo. On voit dans l'histoire du cinéma qu'il y a souvent un duo : compositeur /réalisateur. Moi, j'ai eu la chance de fidéliser ce duo avec mes amis réalisateurs. Comment avez-vous trouvé l'ambiance cinématographique du FICAM ? J'étais très surpris. J'ai eu des questions extraordinaires qui ne m'ont jamais été posées en France. Des questions très pertinentes. Je suis également ému par le sérieux des gens, surtout l'implication des étudiants. Je ne m'attendais pas à cela!