Une soirée inoubliable qui sera ancrée à jamais dans les annales du Forum Parité-Egalité (FPE). Mardi 8 mars, c'était une ambiance chaleureuse qui régnait dans le Club Hamadani à Casablanca, à l'occasion d'une cérémonie d'hommage national placée sous le thème « Pour un Maroc moderne et juste envers ses femmes». Organisée par le bureau exécutif du FPE et le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), cette rencontre a été un succès où tous les ingrédients étaient réunis pour offrir à l'assistance un véritable plat artistique. Des troupes musicales interprétant du châabi, de la musique Hassani, des chants de l'atlas, se sont produits sur scène emportant le public dans des moments de joie et de bonheur. La soirée fut également un moment opportun pour dresser un état des lieux des multiples actions accomplis par le FPE, depuis sa création, il y a déjà un an. Prenant la parole, Abdelouahed Souhaïl, membre du BP du PPS a évoqué la dimension symbolique de la commémoration du 8 mars. Il s'agit, a-t-il insisté «d'une étape charnière dans l'histoire de la lutte des femmes». En termes plus clairs, la célébration du 8 mars, nous rappelle l'histoire des femmes grévistes qui ont lutté pour leurs droits et qui ont enduré toutes les peines et formes de discrimination et d'injustice. «C'est la commémoration de l'esprit de tout un combat», a-t-il martelé. Et d'jouter que le PPS a fait de la question de la femme son cheval de bataille, et ce depuis des décennies. Encore plus, le parti du Feu Ali Yata a été le premier à célébrer cette journée mondiale, a-t-il rappelé, tout en soulignant que le Maroc a parcouru un long chemin pour la consécration des droits de la femme avec l'adoption de la Constitution 2011, qui n'est pas encore concrétisée dans l'ensemble. Mais, au-delà du volet juridique, Souhaïl, s'est interrogé sur la situation des femmes qui vivent dans une situation désastreuse, celles qui n'ont jamais fréquenté l'école ou qui n'ont pas les moyens d'avoir accès aux soins. «Le Maroc ne pourra jamais aller de l'avant si la ‘'Hogra'' persiste encore à l'égard des femmes», a martelé l'ancien ministre de l'emploi. Bref, «c'est un combat qui concerne tout le monde ; un combat auquel les hommes sont appelés à participer massivement», a-t-il conclu. De son côté, Amina Alaoui, au nom du comité préparatoire, a rappelé dans son intervention les valeurs et les principes qui font la force du FPE. «Cette soirée est plus qu'une fête. C'est une occasion pour réaffirmer notre attachement à la culture du respect, de la reconnaissance et de l'estime et de réitérer notre engagement pour consacrer les valeurs d'égalité et d'équité pour un Maroc plus moderne et plus démocratique», a-t-elle déclaré en substance. Pour la militante du PPS, «Le FPE constitue le cadre idéal pour défendre la cause de la femme, et demeure un espace dynamique basé sur une approche participative, ouvert à toutes sortes de compétences». Amina a appelé l'assistance à ne pas oublier les notables missions accomplies en matière d'éducation par les femmes au foyer et celles du monde rurale, souvent reléguées au second plan. S'agissant de Fatima Sibaï, coordinatrice nationale du FPE, elle a évoqué les grands enjeux et les défis que doivent relever les femmes tout en mettant en exergue le rôle rempli par le PPS qui est d'ailleurs le premier parti marocain à fêter cette journée mondiale de la femme, et ce dans un esprit festif mais aussi de militantisme. Abondant dans le même ordre d'idées, Fatima Sibaï a souligné que le PPS est et demeurera sur le devant de la scène pour la défense des droits des femmes, conformément à son identité basée sur les valeurs de démocratie, de justice sociale, de socialisme et de sa pensée progressiste et émancipatrice. «Le PPS s'est souvent rangé aux côtés des couches sociales défavorisées, en menant des combats sur tous les fronts pour défendre la cause de la femme...», a-t-elle ajouté. Pour elle, la commémoration du 8 mars intervient cette année dans un contexte politique marqué par les préparatifs pour les élections législatives, deuxième en son genre, après l'adoption de la nouvelle Constitution 2011. «Des élections législatives qui constituent une étape importante dans la vie politique du Maroc», a-t-elle déclaré. Toutefois, plusieurs problématiques subsistent encore, notamment la manière avec laquelle le législateur marocain va traiter la question de la représentation politique de femmes. Ceci étant dit, plusieurs questions se posent avec acuité : est-ce que le législateur va garder les mêmes mesures et les mêmes quotas réservés aux femmes ? Y-aura-t-il un nouveau mode électoral visant à garantir une parité effective ? La question de la femme sera-t-elle au cœur de l'agenda du législateur ? Certainement, le combat doit continuer pour préserver les droits des femmes et consacrer, par conséquent, les acquis déjà réalisés sur plusieurs niveaux, pour se mettre au diapason des valeurs et convictions progressistes du PPS, a-t-elle indiqué. L'objectif escompté, ajoute-elle, consiste à concrétiser les dispositions constitutionnelles, et en particulier la mise en place de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination ; l'accélération du processus de l'adoption de la loi de la lutte contre la violence à l'égard des femmes et l'insertion de mesures opérationnelles dans toutes les politiques publiques, afin de parvenir à une égalité salariale entre les deux sexes et faire du système éducatif et de celui des médias des leviers principaux pour le développement de la société marocaine toute entière. Par ailleurs, la coordinatrice nationale du FPE a présenté devant l'assistance son plan d'action pour les étapes à venir. Ainsi, une conférence nationale sur la représentation politique des femmes aura lieu le 18 mars prochain. A cela s'ajoute l'organisation d'un colloque national sur «les droits humains des femmes entre prestation gouvernementale et production législative», qui se tiendra le 25 mars. Et ce n'est pas tout. Le FPE envisage d'organiser 12 rencontres régionales qui seront placées sous le thème « l'approche genre et le développement régionale», a-t-elle fait savoir. Notons au final qu'un hommage particulier a été rendu à plusieurs personnalités marocaines qui ont brillé par leur engagement et leur militantisme dans plusieurs domaines, à commencer par Ismail Alaoui, pour son engagement en faveur de la cause féminine ; Fouzia Assouli, présidente de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes ; Najat Bouzri, militante et fondatrice de l'Association démocratique des femmes du Maroc et membre du comité central du PPS ; Khadija Sebbar, professeure chercheure, spécialiste de la question genre, et l'actrice Amina Rachid, qui a marqué par sa présence cette soirée artistique.