Fort de son expérience en matière de lutte pour l'égalité des femmes, menée depuis une longue date par nombre de militants et militantes, dont Amina Lamrini Ouahabi, récemment nommée Présidente du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, Nezha Skalli, ex-ministre, Rabia Naciri, Rachida Tahiri et de nombreuses autres figures de proue, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) appelle à davantage de mobilisation et de vigilance pour combattre les visions patriarcales et les démarches conservatrices qui bloquent au sein de la société le progrès dans les réalisations en matière d'égalité des femmes. Il est vrai que le Maroc dispose à présent de tous les piliers de référence requis pour aller de l'avant dans ce domaine, allusion faite à la Constitution de 2011, véritable charte des droits et libertés fondamentales et à d'autres textes, mais il existe encore au sein de la société des visions patriarcales et des démarches conservatrices qui entravent de progresser en matière d'égalité, a affirmé, dimanche à Rabat, Abdelahed El Fassi Fihri, au nom du Bureau politique du PPS, à l'ouverture du 3e forum national de l'égalité et de l'action du PPS au sein des femmes. Evoquant l'importance de cette rencontre, il a précisé qu'elle intervient à la veille des prochaines élections communales, lesquelles doivent accorder aux femmes la place qu'elles méritent. Le PPS œuvre en effet pour que les femmes soient fortement présentes en tant que têtes de listes ou candidates à ces élections dans le but de siéger en plus grand nombre au sein de ces conseils élus, de participer à la gestion des affaires locales et de désigner des candidats à la Chambre des Conseillers. Il s'agit donc pour le parti, a-t-il dit, de mieux préparer ces échéances afin de permettre l'émergence d'une nouvelle élite féminine élue, capable de continuer sur le même élan de ses ainées, dont le militantisme a permis la réalisation de nombre d'avancées acquises aux plans juridique, démocratique, politique et constitutionnel, mais dont la mise en œuvre se heurte toujours à certains obstacles au sein de la société. Dans le cadre de l'évaluation de cette situation, le PPS, une des composantes du gouvernement actuel, prend acte des engagements du gouvernement concernant l'égalité politique, la parité, la mise en œuvre de l'agenda pour l'égalité et la généralisation de l'approche genre, a ajouté Abdelahed El Fassi, qui a rappelé que le PPS, jaloux de son identité, a tenu à participer à ce gouvernement dans le but majeur de contribuer à la lutte contre la corruption, la dépravation et l'économie de rente, à la réforme de la justice, à la consolidation saine et positive de l'édifice démocratique et à l'élaboration des lois organiques que toutes les forces vives du pays réclament en particulier dans les domaines de la démocratie participative, de la régionalisation, de la langue amazighe et de la Cour constitutionnelle. Pour sa part, Mme Rachida Tahiri, membre du BP du PPS en charge du pôle de l'égalité, a d'emblée souligné le bien-fondé de la nouvelle Constitution, dont les dispositions traitant de la question du genre et de l'égalité des femmes sont de nature à couper court aux pratiques du passé, si elles sont correctement mises en œuvre. La Constitution de 2011 apporte en effet une réponse appropriée à l'ensemble des préoccupations relatives à l'approche genre sociale en interdisant notamment et en combattant toutes les formes de discrimination et en rappelant aux autorités leurs responsabilités dans ce domaine, a-t-elle expliqué. Pour ce faire, a-t-elle dit, la vigilance doit être de mise pour veiller sur la bonne interprétation et mise en pratique des dispositions constitutionnelles relatives à la cause de la femme. Elle a toutefois dénoncé le fait que le gouvernement ne compte qu'une seule femme dans ses rangs comme la liste des nouvelles nominations dans les rangs des walis et gouverneurs qui ne comporte qu'une seule femme. Evoquant l'affaire d'Amina Filali, elle a estimé qu'il s'agit d'un cas qui illustre à lui seul toute une série de violences pratiquées à l'égard des femmes: harcèlement sexuel, viol, mariage forcé, violence conjugale et institutionnelle, abandon scolaire, précarité etc… Pour sa part, Mme Nezha Sqalli est revenu longuement sur l'agenda gouvernemental pour l'égalité, dont elle est la principale artisane, précisant qu'il s'agit d'un travail collectif de tous les secteurs étatiques, qui vise en particulier à renforcer l'égalité et à intégrer l'approche genre dans la politique du gouvernement. Selon la ministre, la présence du PPS au sein de la nouvelle coalition gouvernementale, adossé sur son groupe parlementaire, représente le meilleur gage pour la réussite de ce chantier et de l'expérience gouvernementale dans sonensemble.