Jarmani Oulkhir est surnommé Belkhir par les habitants de sa nouvelle contrée El Kebab depuis 1964. Il est originaire de «Ait Oujnna, Ait Oubrtane» dans la région de Tinghir où il naquit en 1945. Ce maçon de profession est devenu un grand artiste, qui savait manipuler l3oud à l'instar des grands artistes amazigh(s) feus, Mouloud Oulbachir (1928-1991) et Roudani Cherki de Laksiba (1931-1962). Il savait, aussi, jouer parfaitement du violon comme du banjo. Grâce au caïd, à l'époque, d' El Kebab, «Moha n Baâli», originaire de Ain Leuh, M. Oulkhir s'installa dans ce village qui a abrité également pour plus de trente voire quatre ans, Agourram, Michel Lafon, fils spirituel et successeur du père, Albert Peyriguère en plus du capitaine Said Guenoune (1922-1925), qui fut chef du bureau des Affaires Indigènes du temps du protectorat, (auteur de, La montagne Berbère- La haute Moulouya et La voix des Monts). Les succès, de Jarmani, sont innombrables. Il accéda à la RTM, radio amazigh, pour enregistrer ses productions, en 1966, en compagnie des grands tambourinaires, fils d'El Kebab, eux aussi tombés dans les oubliettes, à l'instar des feus, Mohamed Quarante et Naoui Bouzekri, le forgeron. Pour les chikhate(s), elles étaient toutes occasionnelles, monnaie courante, jadis, dans ce village situé au cœur des montagnes du Moyen-Atlas. Parmi celles qui l'ont accompagné durant ses prestations, nous ne citerons que quelques unes telles que : Aicha Mansour, Itto Aomar, Fatima n Rkia Ali, Fadma n Said Ouâassou... Ses chansons les plus connues, dont certainement nos parents se souviennent encore, étaient : - Tdite atddout awa tqimiti goul. - Ikka jbel Inyrakh, du chikh, le violoniste Moha Oubaba Azrouf, qu'il a repris avec une nouvelle composition. - Lvilla w tiliphone, awyid tonobil adalikh jbel awa (un mélange de Tamazight et de la Darija, utilisé aussi, bien avant lui, par les vétérans feus, Salih Ahmed connu sous le nom de Lwisky Ahmed (1929-1979), Bouzekri Amrane de son vrai nom Amrani Amrane (1930-1984), Mustapha Daoudi appelé communément Mustapha Nâainiâa (1930-2003)... Le célèbre artiste, le violoniste, Mustapha Oumguil, de son vrai nom, Taframte Mustapha, de la tribu des Ait Ndir, et plus exactement de la fraction des Ait Nâamane, résidant, actuellement, à El-Hajeb, a reproduit l'une de ses belles chansons, intitulée : - A mammi ouri tchi tassa ak zrikh, oula khwikh ach amazir. Pour ce qui est de la chanson : - A lamba nna ytaghen ma gla yid, a yikh nak a 3sasse bla cha. (Existe toujours dans les archives de l'actuelle, SNRT), Belkhir, ami intime de feu M. Oulbachir, qui l'a enregistrée en son nom personnel au profit de la radio, anazur Jarmani Oulkhir, a participé à sa composition. Il est certain que cet artiste de grande taille, mérite une recherche approfondie sur son parcours artistique afin de le faire sortir de l'oubli.