En attendant la mise en place des radars intelligents capables de contrôler la vitesse à une distance pouvant atteindre 20 km, le ministre chargé du Transport a donné mardi dernier le coup d'envoi du passage au PV électronique. Le département de Najib Boulif a acquis 100 appareils mobiles permettant la rédaction électronique des infractions de circulation. Ce dispositif mis en place à titre d'essai, a nécessité une enveloppe d'1 million de DH. «Il vise à assurer la complémentarité avec d'autres systèmes mis en place par les contrôleurs de la gendarmerie royale et de la police», a souligné le ministre. Concrètement, l'implémentation de ce dispositif est prévue dans le cadre du contrat d'Assiaqa Card, la société concessionnaire en charge du programme national des permis de conduire et cartes grises électroniques. Techniquement, ces appareils permettront aux contrôleurs relevant du ministère du Transport de consulter en temps réel toutes les données relatives à un permis de conduire et à une carte grise. Ils livrent également des informations sur les infractions commises par le conducteur. Mieux encore, ces appareils permettent le paiement électronique du montant de l'infraction commise. C'est donc une bonne nouvelle pour les conducteurs qui dénoncent le refus du paiement par chèque. Parallèlement à ce nouveau dispositif, le département du Transport a également mis en place un centre d'appel (4646) permettant aux citoyens de signaler les infractions commises par les conducteurs du transport public. Cette initiative devrait responsabiliser davantage ces professionnels du transport public souvent critiqués par les citoyens. L'on se souvient d'ailleurs des trois grands taxis qui sont passés outre l'alerte des autorités en tentant de traverser un oued de la ville de Guelmim causant ainsi des pertes humaines. Avec ce nouveau dispositif qui sera étendu à l'ensemble des conducteurs, le ministère concentre les efforts sur le facteur humain, responsable à 90% des accidents de la circulation. D'ailleurs, ce centre s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale routière 2016-2025 qui vise à réduire de moitié le nombre de mort sur les routes. Techniquement, le centre devra, après avoir enregistré toutes les données relatives à la plainte, déterminer les équipes de contrôle qui se chargeront de poursuivre l'auteur de l'infraction et contacter les contrôleurs concernés pour entamer l'enquête. Mais quid des preuves nécessaires pour entamer les poursuites à l'encontre des contrevenants ? Sur ce registre, le ministre se veut rassurant. «Certaines infractions ne nécessitent pas des preuves comme celle liée au dépassement du nombre autorisée de passagers», a-t-il dit. Il rappelle également que les véhicules sont équipés de disques tachygraphes permettant de déterminer s'il y a eu excès de vitesse.